Depuis notre interruption forcée par un incendie majeur des serveurs de Réponses Bio, dont nous sortons à peine, la dernière actualité que j’ai rédigée au sujet de la politique anti-vaccinale de la Tanzanie a malheureusement connu une fin tragique.
Le Président John Magufuli vient de perdre la vie suite à une mystérieuse crise cardiaque l’ayant partiellement paralysé pendant deux semaines.
C’est la deuxième fois en quelques mois qu’un président africain refusant le vaccin et se défendant des mesures de l’OMS, meurt d’une crise cardiaque.
Il n’y a pas eu beaucoup de pays dans le monde s’étant octroyé la liberté de refuser la politique de confinement contre la pandémie.
Et encore moins s’étant ouvertement positionné contre la vaccination de masse.
En réalité, il n’y avait qu’une petite poignée de chefs d’États, que l’on pouvait compter sur les doigts d’une seule main, et tous, étaient issus du continent africain.
Après Madagascar et l’Inde, ayant fait partie des premiers à chercher ouvertement des alternatives aux lointaines espérances vaccinales, la Tanzanie avait trouvé un leader, aimé de son peuple pour avoir éradiqué la corruption, ayant repris le contrôle des firmes occidentales, et globalement modernisé son pays.
Or, dans les rues de la capitale tanzanienne il n’y a pas de cadavres mais des habitants bien vivants, qui pleurent en cœur la disparition de leur bien-aimé Président, qui aura, l’espace d’un mandat, rendu foi aux plus pauvres en la capacité bienfaitrice de la démocratie.
Ce qui, compte tenu de l’histoire houleuse du pays, ne peut pas être un constat artificiel.
Après avoir été réélu à 81% de suffrages favorables, bien qu’accusé d’autoritarisme par l’opposition, John Magufuli s’affichait régulièrement devant une foule apparemment bienveillante et enthousiaste, qu’il priait de ne pas craindre les foudres du coronavirus ou d’éviter de sombrer dans la panique.
Selon lui le Covid 19 était le résultat d’une conspiration occidentale destinée à « prendre le contrôle du système de santé africain ».
Ne serait-ce que d’un point de vue purement naturopathique, les conseils préventifs qu’il prodiguait aux Tanzaniens n’étaient pas dénués de bon sens.
À titre d’exemple, cet ex-doctorant en chimie préconisait des fumigations de neem ainsi qu’une alimentation saine, réinterprétées par la presse occidentale en « prières » et « sport ».
Des mesures élémentaires qui auraient pu être approfondies et complétées au lieu d’être raillées.
Cependant son insistance à se dérober aux bonnes pratiques de l’OMS, ou à accepter les fonds d’aides européens sans signer l’achat de containers de vaccins, avait, peu de temps avant sa convalescence, provoqué la colère de l’UE.
À cette occasion, des responsables avaient d’ailleurs promis des « sanctions » en insistant sur le fait qu’un tel acte « ne restera pas impuni ».
Et, quelques mois avant cela, c’était au tour d’un autre chef d’État détracteur de la vaccination massive, allié de Madagascar et de la Tanzanie, le Président du Burundi, de succomber des suites d’une crise cardiaque.
Existe-t-il une corrélation entre les circonstances de la mort des deux hommes, âgés respectivement de 51 et 61 ans, sportifs et n’ayant pas d’antécédents cardiaques ?
Toujours est-il que les efforts du chef d’État tanzanien pour atteindre les colonnes des médias occidentaux n’auront jamais été aussi fructueux qu’à sa mort.
Moralisatrice, la presse occidentale tourne systématiquement autour d’une même source basée sur des rumeurs, laissant entendre que le chef d’État aurait succombé au Covid 19.
Cette source n’étant autre que le pouvoir d’opposition vaincu aux précédentes élections.
Coronavirus ou non, cette crise cardiaque inattendue plonge les Tanzaniens dans une profonde détresse tombant à point nommé pour les dirigeants occidentaux.
Une affaire de plus qu’ils pourront classer entre un plateau repas et un dessert micro-ondé, en regardant les Tanzaniens pleurer à chaudes larmes devant les caméras de la BBC.
Ce qui n’empêche pas une nation, plus modeste et largement moins médiatisée que ne l’étaient les États-Unis à l’époque, de nourrir le sentiment d’avoir perdu leur John Fitzgerald Kennedy.
Bien à vous,
Jean-Baptiste Loin