
La corne de cerf fait partie des ingrédients fondamentaux de la Médecine Traditionnelle Chinoise.
Elle est employée depuis plus de deux mille ans comme fortifiant, pour augmenter la force et l’endurance, et prévenir des maladies comme la grippe ou les refroidissements.
Parmi les milliers d’ingrédients de la pharmacopée chinoise, les cornes de cerf (Lu Rong) tiennent une place de choix.
Elles font en effet partie des toniques majeurs capables de tonifier l’énergie vitale, le Qi, et par conséquent de préserver la santé et d’augmenter la longévité.
Dans la tradition populaire, les cerfs sont considérés comme des animaux bénéfiques.
Et pour cause puisqu’ils débordent d’énergie yang à force de consommer les plantes médicinale et le ginseng sauvage des forêts et des montagnes où ils vivent.
Mais la partie la plus yang de cet animal yang, c’est la corne !
Aussi, rien d’étonnant à ce que l’on représente le Dragon, symbole de l’Empereur, avec des cornes de cerf.
Plus de deux mille ans de prescription
Le premier document qui met en évidence l’utilisation des cornes de cerfs comme fortifiant est un rouleau de soie trouvé dans un tombeau Han, dans la province du Hunnan.
Ce rouleau datant de plus de deux mille ans donne des prescriptions et des traitements médicaux à base de cornes de cerfs pour cinquante deux maladies différentes.
Trois carcasses de cerf ayant été retrouvées dans ce tombeau, on pense que l’élevage de cerfs était déjà pratiqué à des fins thérapeutiques pendant la dynastie des Han (de 202 av. J.C., à 200 ap. J.C.).
Un peu plus tard, le Traité de Matière Médicale de Shen Nong (Shen Nong Ben Cao Jing), révèlera les bienfaits de la corne de cerf en ces termes :
« La corne de cerf est utilisée pour renforcer l’énergie vitale, augmenter la mémoire et la volonté, produire les dents, guérir l’infertilité, arrêter la douleur, traiter les maladies de consomption, et accélérer la convalescence.
« La corne de cerf guérit les plaies et les furoncles, expulse le pathogène, retient le sang dans l’utérus.
« Elle est aussi utilisée pour les lumbagos et la perte excessive de poids.
« Sa consommation prolongée garde le corps léger et augmente la longévité ».
Ce n’est toutefois qu’au 16ème siècle que l’action et les indications de la corne de cerf seront exposées de manière détaillée et précise, en l’occurrence dans le fameux Compendium de Matière Médicale (Ben Cao Gang Mu) qui est la plus grosse matière médicale classique, encore étudiée de nos jours dans les universités médicales chinoises.
Là, on lit que :
« La corne de cerf est de saveur salée et douce, de nature tiède. Ses lieux d’action sont les méridiens du Rein et du Foie. Elle tonifie le yang des Reins, renforce le Jing et le Sang, fortifie les tendons et les os.
« Ses indications sont l’impuissance par vide de yang des Reins, l’impuissance par vide de Qi et insuffisance de yang, la spermatorrhée, la lassitude, la fatigue lombaire, les membres froids, les retards de croissance, de la dentition, de la marche, de la fermeture des fontanelles, les ménorragies, les métrorragies, les rectorragies, les hématuries par vide de yang des Reins, la faiblesse du Chong Mai et du Ren Mai, les retards de cicatrisation, l’excès d’humidité, de vide de la Rate, les diarrhées et l’inappétence ».
La pratique en Chine
Aujourd’hui, les médecins chinois recommandent la corne de cerf pour toutes sortes de raisons :
→ maintenir une bonne santé,
→ guérir les maladies,
→ renforcer les organismes affaiblis,
→ accélérer la convalescence,
→ renforcer le système cardio-vasculaire,
→ augmenter l’énergie vitale,
→ améliorer la mémoire,
→ équilibrer le système nerveux,
→ régénérer les tissus endommagés,
→ renforcer l’efficacité pulmonaire,
→ promouvoir une bonne croissance chez l’enfant.
On la consomme également en cas :
→ de déficience des reins,
→ d’insuffisance de sécrétion d’hormones sexuelles,
→ d’hypotension,
→ d’anémie,
→ d’ulcères d’estomac,
→ de désordres sexuels masculins,
→ de problèmes gynécologiques.
D’autre part, le Dr Peter Yoon, spécialiste de médecine orientale à Séoul, affirme que « les cornes de cerf ont une influence favorable sur les problèmes respiratoires tels que la grippe ».
La recherche en Russie
Mais la corne de cerf n’appartient pas seulement à la pharmacopée chinoise.
Elle est aussi employée depuis le 15ème siècle en Russie où on l’appelle « Corne d’or », ce qui atteste de la haute estime dans laquelle on tenait cette substance thérapeutique naturelle.
A partir des années 1920, les scientifiques russes ont évidemment mené des recherches sur la corne de cerf, et surtout sur son extrait alcoolique, le pantocrine.
Ce pantocrine était largement utilisé dans les hôpitaux pour permettre une meilleure récupération postopératoire et accélérer la cicatrisation.
Mais en 1964, une étude du Dr Tayaneva montre que l’administration de pantocrine chez des jeunes hommes avant des tests mathématiques, améliore leur acuité mentale et leur capacité de travail intellectuel.
En 1974, le Dr Korobkov démontre que le pantocrine accélère le processus naturel de récupération de l’organisme et augmente sa résistance aux influences extérieures défavorables tels que le stress ou le froid.
Cela étant, la principale utilisation du pantocrine aujourd’hui en Russie reste la stimulation des sportifs de haut niveau.
En effet, cette substance naturelle remplace avantageusement les anabolisants de synthèse, en augmentant la puissance musculaire et en renforçant les nerfs sans aucun effet néfaste, bien au contraire.
C’est le Dr Koltun qui, le premier, a démontré les actions myotropique et neurotropique des cornes de cerf, et qui est, en quelque sorte responsable des nombreuses victoires des Russes aux Jeux Olympiques… et de la résistance extraordinaire des astronautes.
Un concentré de substances actives
Pourquoi la corne de cerf est-elle aussi efficace ?
De toute évidence parce qu’elle contient en très grandes quantités des minéraux, des vitamines, des acides aminés essentiels et des enzymes…
Mais notamment des nutriments qui expliquent son action dans les traitements de l’ostéoporose, de l’anémie et comme stimulant de la croissance des enfants, à savoir :
→ du calcium,
→ du phosphore,
→ du potassium,
→ du soufre,
→ du magnésium,
→ du fer,
→ du cuivre,
→ de la silice,
→ de la chlorine,
→ du zinc.
Mais la corne de cerf contient également beaucoup de collagène, responsable d’un effet de régénération au niveau des articulations, des tendons et des ligaments.
De plus, le collagène est reconnu pour améliorer la constitution de la peau, renforcer la croissance des cheveux et augmenter la résistance des ongles cassants.
Enfin, et c’est sans doute le point le plus important, la corne de cerf a une concentration élevée :
→ en N-Acétyl-Glucosamine qui accélère la guérison des blessures ;
→ en glycosaminoglycans qui régulent la production et le renouvellement du cartilage et assurent l’intégrité du liquide articulaire ;
→ en Chondroitine Sulfate A, un agent anti-inflammatoire puissant qui peut inverser les phénomènes d’athérosclérose et améliorer la circulation sanguine de manière très importante.
Comme on le voit, la corne de cerf est définitivement très riche en substances médicinales.
On y trouve d’ailleurs encore :
→ des prostaglandines au pouvoir anti-inflammatoire et antalgique,
→ des antioxydants aux effets antivieillissement,
→ de la Velvetine, une molécule antibiotique et anticancéreuse…
La réputation de la corne de cerf comme aphrodisiaque est donc très largement dépassée par la réalité d’une substance aux multiples actions thérapeutiques et préventives.
Jan Kristiansen
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il y a assez de plantes efficaces sans qu’on soit obligé de massacrer ses pauvres bêtes pour leur voler leurs cornes ; on a vu le résultat avec les cornes de rhinocéros : ils vont disparaître de la planète