Le destin de la francophonie est-il lié à l’unification du monde ? 

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Francophonie-unifcation -du-monde

Revu et corrigé le 20/11/2022

De toutes les crises qu’elle a traversées auparavant, pour la première fois, l’humanité est confrontée à une situation dont elle ne pourra espérer un dénouement positif qu’en s’unissant et en évitant scrupuleusement la guerre. 

Une union rendue presque improbable par les puissants conditionnements enracinés dans les politiques de domination des Nations. 

Nations s’entre-déchirant à chaque nouvelle occasion afin de déterminer laquelle régira les échanges commerciaux, politiques, culturels, etc. 

Nations aveuglées par une logique de compétition sourde aux mises en garde du vivant. 

Selon les traditions porteuses de prophéties, et d’après les géopoliticiens dignes de ce nom, de toute évidence, la France, la francophonie, l’humanité toute entière, est au seuil de la croisée des chemins. 

Avec un millénaire commençant – selon le calendrier chrétien – par une crise systémique sans précédant, annoncée par Hubert Reeves en plein Covid, publiée dans cet article, dont l’issue décidera d’une humanité finissant ses jours sur une planète grise désertée par la vie, ou d’une humanité optant pour la paix enchanteresse d’une planète verte. 

C’est pourquoi, exceptionnellement, nous avons étudié pour vous le point de vue de trois éminents écrivains et spécialistes versés dans l’art subtil des métaphores, issus respectivement de Chine, des États-Unis et de France. 

Ils sont convaincus que la politique mondiale entre dans une phase rare ne se présentant qu’une fois par Empire.  

Il est troublant de constater que pour beaucoup l’Apocalypse, les Évangiles, les prémonitions amérindiennes et indiennes, l’analyse de geostratèges et économistes, s’accordent au diapason sur la venue de la fin d’un cycle, dont je vais tenter de vous offrir la vision la plus globale possible. 

*****

Bien que je ne sois pas géopoliticien, ni même très intéressé par la politique au sens commun du terme, ou que ma connaissance du sujet reste rudimentaire, puisque que j’ai œuvré pour la vie depuis toujours, voici une goutte d’eau à apporter au grand moulin de cette réflexion. 

Cependant avant de vous la livrer, nous devons nous mettre d’accord sur un point, ou plus exactement sur une question : 

À votre avis, comment a commencé la domination menant aujourd’hui les Nations à la création, puis la conservation d’un Cœur pour gouverner, régenter, ou dans le meilleur des cas arbitrer le monde ? 

La guerre du Feu

C’est en commençant à maîtriser le premier facteur naturel d’énergie, que la toute première guerre de domination technologique débute. 

Dans son livre Disunited Nations(1), Peter Zeihan offre, en plus d’une explication précise de ce qu’il nomme « l’Ordre Mondial », un cours fort instructif permettant une rapide compréhension des tenants et aboutissants, longtemps tenus secrets, des conflits modernes et passés. Ainsi que du rôle précis de « l’Empire Américain » pour conserver le monopole du pétrole à flot, tout en faisant croire aux intérêts de la démocratie. 

Pour notre part, je vous rassure, nous irons directement dans le vif du sujet en commençant par l’équivalence du monde moderne, à savoir l’énergie nucléaire et le pétrole, déterminant depuis 1930 quel pays sera le garant de l’approvisionnement ainsi que de l’acheminement des ressources nécessaires au reste du monde. 

C’est à dire le pays gouvernant les autres, dont la culture en est « le Cœur ». 

Or depuis cette époque, c’est à dire bientôt un siècle, ce sont évidemment les États-Unis qui assument ce rôle. 

Certes en jouant avec l’équilibre des démocraties occidentales comme orientales, et comme le montre Peter Zeihan, en ayant façonné les dictatures extrémistes s’étant par la suite le plus farouchement opposées à l’Empire ainsi que tout ce qu’il représente.

Ce qui leur a permis ce tour de force est aussi ce qui les rend aujourd’hui très remplaçables, les États-Unis n’ont reculé devant rien, tant pour parvenir à la suprématie que pour la conserver : 

– En instrumentalisant le nazisme, renforçant les effectifs de guerre d’Hitler, puis s’assurant de la capacité de l’US Navy à débarquer en vainqueur dans la mesure où Washington avait veillé à ce que les tanks allemands restent majoritairement en panne d’essence. 

– En envoyant le message de la bombe atomique au monde, tout en provoquant un génocide civil presque aussi impardonnable que le nazisme. 

– En entretenant les guerres froides, les guerres tièdes et chaudes, ainsi que les technologies de destruction massive et l’industrialisation de la santé et du divertissement, les propagandes assistant de ces industries, etc. 

La liste des crimes commis pour conserver le contrôle de l’Empire est aussi longue que diverse et variée, néanmoins l’auteur de Disunited Nations insiste sur un point que nous ne pouvons, et ne devons certainement pas, négliger par légèreté. 

Tout en conservant cette suprématie et en devenant expert de l’échiquier mondial, calculant systématiquement les dommages collatéraux, l’Empire Américain a instauré un train de vie occidental dans lequel tant d’individus sont nés et ont grandi, qu’ils misent sur cette addiction pour assurer les négociations à venir. 

Voitures, essence, ordinateurs, super-marchés, café, chocolat, fruits exotiques, et pratiquement toutes les importations… sont garanties par une protection de cet Ordre Mondial, assurant le commerce international en général, et le fret maritime en particulier. 

Il faut savoir rendre à Caesar ce qui est à Caesar.  

Toujours est-il que si ce protectorat, autrefois entretenu par les Anglais contre les Pirates, et avant eux les Espagnols, les Vénitiens et les Hollandais, l’Allemagne et la France… était amené à vaciller, ce qui est précisément en train de se produire, soit un énième pays en reprendrait les rennes, parrainé par les Américains, soit l’Ordre disparaitrait. 

Et qui dit disparition de l’Ordre, dit automatiquement entropie. 

Qu’est-ce que « l’Ordre Mondial » ? 

Ce qui est intéressant de noter, en dehors du fait que le pays en charge d’un Empire, prenant soin de ne s’afficher comme tel qu’au moment de sa chute, régente l’approvisionnement mondial en ressources, c’est bien naturellement l’étrangeté du terme « Ordre Mondial ». 

Une sorte d’injonction semblant s’inspirer des techniques de guerre et de communication de l’Empire romain, dont la « Pace Romana » a très certainement fasciné l’esprit de conquête des Américains. 

Malheureusement, l’Empire catholique, dont les États-Unis assument la suite logique du Vatican médiéval, au calendrier déboussolé faute d’avoir appliqué les préceptes de son Messie, a passé son temps à vivre par l’épée. 

Et ainsi que le Christ l’avait montré : 

« Qui vit par l’épée périra par l’épée. » 

C’est le cas des États-Unis, contraints à un dernier retranchement dans leurs positions pour éviter un déclin trop rapide, espérant redevenir un jour la terre d’accueil, le « nouveau monde » du désordre mondial qu’ils laissent derrière eux. 

Pendant ce temps la Chine, le Vietnam, l’Afrique, le Japon ainsi que la plupart des pays frappés par la Pace Romana made in U.S., se souviennent. 

Pour Peter Zeihan, « ce sont de vieilles querelles qui s’oublieront au fil des nécessités », poussant les pays en déclin souhaitant conserver leur rythme de vie actuel, ou les pays en voie de développement souhaitant y parvenir, à la négociation. 

Une supériorité qui permettrait au vieil Empire de continuer à dominer la partie, même de loin. 

Toujours est-il que ce calcul, très américain, intègre dans son équation que seul l’Ordre Mondial, ou plus exactement l’Ordre instauré économiquement et politiquement par la Maison Blanche, permet au monde de tourner rond. 

La Revanche Chinoise, la Coalition Japonaise, la Puissance Indienne et le Djihad Musulman 

Dans ce contexte, nous y reviendrons dans quelques minutes, certains pays comme la France, l’Allemagne, l’Angleterre, Israël ou le Japon, sont vus par les États-Unis comme des candidats idéaux pour remplacer le Cœur de l’Ordre Marchand, tout en assurant un déclin en douceur à l’hégémonie américaine. 

Géographiquement, diplomatiquement, militairement, l’un d’eux pourrait tenter l’ascension au pouvoir, et s’il n’est pas à la hauteur de cette tâche, nécessitant une omniprésence mondiale organisationnelle, culturelle et militaire… d’imploser en essayant. 

La Chine se prépare depuis longtemps à cette gouvernance, mais ses intérêts, sa politique et son manque de démocratie, la mènent à une domination frontale contre Taïwan, soutenu depuis toujours par l’Empire, dont l’issue sera vue par la communauté internationale comme une forme de colonialisme barbare équivalent à la Russie avec l’Ukraine. 

La Chine aurait pu jouer un rôle d’arbitre bien plus impartial que les États-Unis, mais il aurait fallu pour cela qu’elle soit en mesure de passer du stade de régime politique unique à une démocratie plus méticuleuse que l’Empire américain. 

Démocratie dans laquelle l’Empire n’aurait probablement pas manqué de s’infiltrer en déstabilisant le jeu de go, histoire de conserver une main sur les affaires internes du pays. 

Peter Zeihan prédit que dans ce genre de situation, si les États-Unis n’ont plus les moyens d’être omniprésents, ils ont encore les moyens d’écraser le belligérant qu’il auront désigné comme tel. 

Ils n’entendent passer le relai qu’à une démocratie susceptible de répondre à leurs intérêts, quitte à préméditer le déclin de la puissance qu’ils aideront à gouverner. 

Dans un autre genre, Liu Cixin, auteur de la trilogie du Problème à trois corps(2), a bâti un outil de réflexion empruntant à la science-fiction une trame métaphorique lui assurant création et liberté d’expression. 

Aldous Huxley et Le meilleur des mondes en avaient, bien avant lui, montré tout le potentiel. 

Liu Cixin pose le décor d’une coopération des Nations contre un envahisseur extra-terrestre, autrefois apanage des hyper productions cinématographiques américaines, avec une touche bien plus universelle que « l’America First » de ces dernières. 

Contraints de migrer suite à la destruction de leur planète, les extra-terrestres se dirigent sur Terre. 

Tout comme la Chine, défaite, vaincue par l’histoire, décida de rejoindre le modernisme en s’amputant de sa richesse immatérielle, pour patiemment en arriver là où elle est aujourd’hui. 

Faire travailler leurs enfants, remanier entièrement un mode de vie situé à des milliers d’années-lumière du nôtre… la Chine moderne est peuplée de sacrifices stratégiques, d’efforts de guerre visant à rattraper au plus vite la puissance de l’Ordre Mondial. 

Visant à se défendre d’un colonialisme qui aurait pu les assimiler à l’esclavagisme qu’à connu l’Afrique. 

Tout comme les Japonais, ils se sont adaptés au modernisme avec un goût de défaite et une volonté de vaincre qui surprendraient les neuropsychologues de la CIA. 

Un modernisme sur lequel comptent beaucoup les États-Unis, défiant les gouvernements de mettre leur population dans le noir s’ils ne jouent pas leur jeu.  

Dans cette conquête du monde jouée à l’emporte pièce, la Chine et le Japon, mais finalement l’Asie en général, ou encore le Moyen Orient et le monde arabe en particulier, sont des joueurs tout ce qu’il y a de plus combatifs, ayant tous de vieux comptes à régler. 

Dans le Coran il est fait mention d’un Djihad, ou guerre sainte, qui détruira les infidèles, et beaucoup de Musulmans prennent ces paroles au pied de la lettre. 

Heureusement d’autres, versés et bien plus précis, rappellent qu’au retour d’une bataille, le prophète Mahomet a dit : 

« Nous sommes revenus du plus petit djihad –al-jihad al-Asghar– pour le plus grand djihad –al-jihad al-Akbar– ». Lorsqu’on lui a demandé : « Quel est le grand djihad ? » il répondit : « C’est la lutte contre soi-même. » 

Sachant, la moitié de l’humanité en porte encore les cicatrices, qu’une tentative de domination religieuse sur le monde pourrait se solder en épuration ethnique ou révolution culturelle martiale, ce qui amènerait le genre humain à ne plus avoir le temps de se préparer à son nouvel environnement. 

L’Ordre Mondial ne peut s’opposer à l’Ordre Naturel

Bien que l’industrialisation humaine ait joué sa partie en unifiant les routes, puis les voies maritimes et finalement les voies aériennes, pour enfin aller jusqu’au web, les dinosaures de cette ère ont fait leur temps. 

Ils ont été nécessaires, et seront remerciés par la même force les ayant utilisés. 

Selon Jacques Attali(3) le déclin du Cœur dirigeant l’Ordre Mondial rend possible une nouvelle guerre franco-allemande. 

Et selon Peter Zeihan, la France et l’Allemagne sont les deux candidats européens dont la géographie, la démographie, le niveau économique, culturel ainsi que les forces militaires, seraient suffisamment au diapason pour devenir un Cœur acceptable, si l’on ne tient pas compte de l’Angleterre. 

Une aubaine pour les Américains, ayant déjà une bonne idée de la manière la plus efficace d’alimenter les tensions entre les deux pays pour maintenir son statu quo. 

La vision du roman de Liu Cixin, ayant réussi le tour de force d’emprunter le système de pensée d’une civilisation extra-terrestre, dépeint la capacité de stopper l’évolution humaine par le biais de technologies en deux dimensions capables d’intercepter en temps réel la moindre réflexion d’un individu aux quatre coins de la Terre. 

Disséminées dans l’atmosphère, des molécules du troisième type en deux dimensions interdisent la moindre tentative de réplique humaine, provoquant une aphasie générale par incapacité à élaborer un plan qui ne soit connu de l’ennemi. 

Plan que les États-unis et la Chine mettent à exécution, à leur manière, par le biais de nombreux appareils, véhicules, réseaux sociaux embarquant des intelligences artificielles connectées à Pékin, en Californie ou directement au siège de la CIA.

Un atout grâce auquel l’Empire du milieu entend dépasser l’Empire du nouveau continent à son propre jeu, forçant une crise de l’informatique pour montrer qu’ils détiennent déjà une avance sur certains aspects du conformisme instauré par l’Ordre Mondial. 

Se tenant prêt à un contrôle total des lignes de fuite avec le soutien d’une armada numérique, dont les « blue print » ont été gracieusement fournis par la délocalisation d’usines occidentales « low cost ». 

Faisant tout pour assurer une domination plus confortable que l’Ordre Occidental, avec ou sans l’aval des États-Unis. 

Malgré tout, et beaucoup commencent à le comprendre, ce Nouvel Ordre tant désiré, que ce soit par les Nations vestiges des empires colonialistes ou les vaincus de ces empires, ne saurait être le résultat d’une Nouvelle Guerre Mondiale. 

D’une part, parce que, comme elle l’a toujours fait, la nature a déjà décidé de l’endroit le plus propice à une entente humaine, et d’autre part parce qu’à ce stade, le seul « Ordre » que l’humanité et la nature pourront supporter sera celui qui misera sur la coopération des acteurs du vivants. 

Un dernier point, que les Américains, les Français comme les Chinois, les Russes, les Allemands, mais aussi les Japonais et les Israéliens, ne peuvent pas plus négliger que les autres Nations, étant la capacité de l’humanité à faire face ensemble, à la plus grande des crises que le monde moderne aura jamais traversées, celle des éléments. 

L’Ordre Naturel 

L’ordre naturel, ayant motivé l’humanité à se munir de bâtons les éclairant la nuit pour se sentir moins petits tandis qu’ils illustraient leurs peurs et leurs exploits sur les parois des grottes qui les abritaient, est tout à fait impossible à ignorer. 

Les usines nucléaires, les armements radioactifs, les usines de polluants, le pétrole, les villes ultra connectées demandent une attention constante. 

Elles sont le résultat d’un Empire persuadé que la matière est éternelle et le climat tant docile que prévisible. 

Fukushima, Tchernobyl, ainsi que les nombreuses catastrophes humaines issues d’un changement d’équilibre de l’écosystème, sont des exemples suffisamment proches pour que nous puissions en prendre toute la mesure. 

Focalisés sur la compétition, la domination, le pétrole et la guerre, tant par manque de sagesse que d’altruisme, les oligarques de l’Ordre Mondial ont été incapables de prévenir les évidentes conséquences de son passage. 

Les dinosaures furent les premiers de cette longue tradition reptilienne à se soucier davantage de leur estomac que du bien-être de leur environnement, de leur prochain, de leur santé mentale… aujourd’hui ce sont des poules stockées dans de gigantesques garde-mangers par la machine de l’Ordre Mondial. 

Que ce soit suite à un des nombreux cycles naturels de la planète, aux abus de l’industrie pétro-chimique, ou les deux, le constat est identique. 

L’humanité va devoir s’adapter aux éléments, de plus en plus violents, de plus en plus incompatibles avec ses installations industrielles archaïques, ou risquer de disparaître en rendant possiblement son environnement inhabitable. 

Chaque être humain, n’importe où dans le monde, peut déjà voir son climat changer au quotidien. 

Pour survivre à cette crise s’annonçant sans précédent pour la civilisation moderne, il faut à l’humanité bien plus qu’une vague volonté écologique de taxer les émissions carbone. 

Et ce n’est certainement pas une gouvernance mondiale qui aura le pouvoir d’éviter les compromis passés. 

Le monde a besoin d’une union créative, non censurée, tout en offrant aux enfants le choix d’imaginer un monde meilleur à l’aide des outils qui, pour le moment, les conditionnent à la guerre et l’abrutissement. 

Nous sommes désormais en mesure de conserver le bon de l’Ordre marchand, à savoir, justement, la capacité de s’unir instantanément vers un objectif commun.

Cependant, ne soyons pas dupes, la France, pays emblématique de la Révolution et des Droits de l’Homme, est considérée comme une démocratie défaillante à l’heure ou je rédige ces lignes. 

Un peu partout dans le monde, la démocratie est démissionnaire, fragile ou esseulée. 

Le fait est que la mission de sa défense dans l’unification du monde réalisée par les États-Unis, n’a pas été honorée. 

À tort ou à raison n’est pas tant la question, tout comme les éléments pèsent sur l’avenir, le sang versé pour l’idée de la liberté contre l’infamie aurait dû mener au plus tôt à une énergie libre, une eau saine et un soutien humanitaire résilient. 

À la place un chaos politique, économique, alimentaire et sanitaire guette les anciens affiliés de l’Ordre Marchand, pliant sous le poids de populations qui ne supporteraient pas de perdre leurs privilèges. 

La France, l’Ordre Mondial et la diplomatie

Les Américains sont nombreux, ils sont inventifs, efficaces, bagarreurs, ont l’habitude de tirer profit d’un environnement démesuré, sont versés dans l’art de manipuler leurs alliés comme leurs ennemis, et ils détiennent les entreprises les plus puissantes au monde. 

Pour toutes ces raisons, Peter Zeihan se fait l’émissaire de la première puissance mondiale pour expliquer que la Chine est en réalité au bord du gouffre, et que, mis à part Israël, la France et l’Allemagne, et peut-être l’Iran, aucun pays n’intéressera suffisamment les États-Unis pour négocier une reprise stratégique du flambeau tenu par la Statue de la Liberté. 

L’avance du nouveau continent est tel, nous prédit Disunited Nations, qu’aucun pays ne sera en mesure de rivaliser avec la diversité des richesses acquises lors de son règne, et ce au moins jusqu’à la fin du siècle. 

Il faudra donc, et c’est un fait, négocier. 

Prêts à jouer le tout pour le tout, l’Ukraine et Taïwan font partie de points de frictions de la politique américaine pour attiser les tensions entre ses principaux concurrents, tout en investissant sur la rénovation militaire et en générant des contrats. 

Ayant l’habitude de faire marcher leurs alliés à la carotte du pétrodollar et leurs ennemis à la symphonie des canons, quoi de mieux pour les États-unis que de morceler un peu plus une Europe, dont la dimension donnerait une liberté géographique à la France et l’Allemagne en s’associant avec la Belgique, qui garentirait une coopération historique dont les jonctions fluviales représentent une force géographique particulièrement enviée. 

Pour cela, et pour une fluidité du trafic aérien que seules quelques zones vont encore pouvoir se permettre dans le monde. 

Pour un confort de vie et une absence relative de catastrophes, que les pays les plus propices à la reprise de la gouvernance mondiale ne pourront peut-être pas apporter. 

Pour une capacité à fournir des ressources essentielles et saines à la survie de sa population, qui pourrait lui éviter d’être trop sensible aux bras de fer et aux embargos. 

Pour une large ouverture sur la Mer du Nord, comme la Méditerranée et l’Atlantique avec une marine compétente permettant de sécuriser les transports contre les situations imprévues, les inondations, les tempêtes. 

Pour un foisonnement culturel et créatif, représentant le meilleur atout des générations de « fainéants ayant grandi dans le coton » que la Chine redoute tant, et qui pourtant lui offrent déjà une littérature, un cinéma rattrapant Hollywood ou encore des productions de jeux vidéos explorant de nouveaux univers. 

Et par-dessus tout, parce que la francophonie possède cette capacité linguistique faisant cruellement défaut aux anglo-saxons, ayant fait la différence entre une colonie imposée par le bâton et un échange culturel harmonieux entre deux parties : La diplomatie. 

C’est probablement la qualité, ou plus exactement si l’on considère la situation présente, l’embryon de qualité, que la toute puissance des flottes anglaise et américaine réunies n’ont pas su utiliser à sa juste valeur lors de leurs gouvernances successives. 

Ils pensent que la France pourrait faire jouer ses anciennes colonies et ainsi assurer la suite du contrôle ? 

Et compte tenu de ces différents facteurs, je vais peut-être vous surprendre, toutefois je pense que d’une certaine manière ils ont raison. 

La francophonie dans son ensemble devrait s’unir, non pas dans un élan militaire et dramatique à la chinoise ou à l’américaine, la francophonie, l’Allemagne, et bien entendu le reste de l’Europe, y compris l’Angleterre et l’Irlande, devraient s’unir intelligemment et une fois pour toute. 

Le nœud du problème étant parti de la juvénilité de ce vieux continent dont l’imaginaire rêvait d’aventures et de conquêtes, après avoir relié le monde il est logique qu’il se dénoue ici. 

Ce qui fait maintenant partie de notre histoire nous montre qu’on ne peut durablement se limiter à un Ordre Marchand, sans une démocratie plus puissante que l’Empire pour en assurer la direction. 

Le monde n’a pas besoin d’un Nouvel Ordre Mondial, il a besoin d’un Nouveau Modèle Démocratique, une démocratie appuyée par la coopération d’êtres humains employant leur matière grise à trouver des solutions pour vivre en harmonie avec leur environnement. 

S’appuyant sur la culture, l’information, la science, la mémoire du vivant, la connaissance, pour trouver des solutions immédiates et mener les projets cruciaux. 

Une poignée d’années pourrait garantir aux enfants de cette génération ainsi qu’à leurs enfants, un avenir paisible sur Terre. 

Pour y parvenir nombre de vieilles querelles doivent cesser. 

En unissant le Québec et la Suisse avec les démocraties européennes il serait possible de fonder une alliance agissant activement à créer le commerce de demain, dont l’élan pourrait favoriser de nouvelles voies ainsi que de nouvelles opportunités. 

Une telle Union, distribuée comme il se doit, est géographiquement mondiale, et a cela de fort avantageux par rapport à l’Ordre de l’Empire sortant, qu’elle peut, avec ou sans la coopération des Américains, trouver une voie énergétique libre lui assurant de quitter au plus vite tout investissement dans les industries pétrochimiques, dont le contrôle est, et restera assuré par l’Empire en déclin pendant plusieurs décennies. 

S’il est prouvé que l’association de groupes de chasse primitifs a suffit, il y a des millénaires, à transformer le paradis tropical de l’Australie en désert, de l’autre côté du temps l’emploi du pétrole comme ressource énergétique hégémonique doit cesser au plus vite, tant pour le bien de l’environnement que de l’humanité. 

La transition qu’aucun gouvernement n’ose faire 

Personne ne pense qu’une transition allant du tout pétrole au sans pétrole, tout en encadrant méticuleusement le nucléaire pour commencer à le recycler, soit facile. 

C’est probablement le plus grand défi de notre espèce, celui qui déterminera si nous sommes dignes de rendre à la Terre son paradis. 

Pour y parvenir votre opinion compte. 

Seriez-vous assez aimable pour partager votre avis sur le sujet ?

J’imagine que ce sont des questions d’ordre politique auxquelles vous n’êtes pas habitués ici, toutefois, il faut le reconnaître, la chute d’un Empire est un moment rare, et la France y jouera de toute façon un rôle dépassant son statut actuel. 

Un rôle qui, si nous penchions collectivement pour la créativité au lieu de la compétitivité, pour le respect du vivant au lieu de la domination aveugle, offrira une voie de communication, une passerelle, une opportunité de montrer qu’il est possible d’opter pour une planète verte. 

Quelle que soit notre confession, que notre vision de l’Univers soit cartésienne ou sacrée, au-delà des jalousies et des convoitises, annihilant les conflits d’intérêt et les guerres d’ignorance, personne, absolument personne ne désire que la grande aventure humaine ne se solde par une planète grise.  

Bien à vous, 

Jean-Baptiste Loin 

Bibliographie :

  1. 1. Disunited Nations: The Scramble for Power in an Ungoverned World, Peter Zeihan
  2. 2. Le Problème à trois corps, Liu Cixin
  3. 3. Une brève histoire de l’Avenir, Jacques Attali

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Louise
Louise
1 année il y a

Merci pour la profondeur de votre article. Merci également de nous partager votre regard sur les événements marquants qui marquent la période que nous vivons.

Marie-Christine
Marie-Christine
1 année il y a

Bonjour, je suis inscrite depuis peu et je voulais vous remercier pour votre lettre d’informations et surtout pour votre site très instructif et riche. Merci également pour l’amabilité de la personne qui j’ai eue au téléphone. Bonne continuation.

DAnielle
DAnielle
1 année il y a

Bonjour et merci pour vos articles éclairés et éclairants !

Elyzabeth
Elyzabeth
1 année il y a

Merci pour ce rappel et pour intégrer les artistes dans la pensée !

Véronique
Véronique
1 année il y a

Bonjour, 
… Juste pour vous dire que j’apprécie énormément vos infos.
Simplement, il me faut le temps de sauvegarder, d’imprimer, de lire, de relire le soir dans mon lit car dans la journée, pas le temps, je travaille…
Voilà alors je ne vous en parle pas, je n’écris pas mes « commentaires » mais j’apprends…grâce à vous.
Grand merci et bravo. 
J’aime aussi beaucoup La Ferme de Paula.
A bientôt, avec mes meilleurs messages, bravo…

gregory
gregory
1 année il y a

Merci beaucoup cordialement