En finissant de concrétiser les fondations de la civilisation occidentale, les Romains ont principalement fait appel à deux éléments offerts abondamment par la nature, la pierre et l’eau.
Bien que son armée était largement mieux organisée et équipée que les tribus et peuplades rivales, que ses machiavéliques approches politiques étaient peu communes, que sa volonté d’étendre son empire aux quatre points cardinaux a rarement été égalée, c’est par sa science des routes et des thermes que Rome a su se rendre indispensable, même auprès de ses détracteurs.
Aqueducs et voies fluviales offraient une vision futuriste où l’hygiène, la santé et la nourriture étaient assurées pour la plupart.
De là, naquit une approche de l’eau ou plus exactement de la cure d’eaux thermales, reprise par des Gaulois voyant naître ces lieux exotiques mettant en valeur les meilleures sources de leurs régions.
C’est en tout cas ainsi que certaines des eaux minérales françaises les plus connues ont émergé.
Or, bien que conservant des rites du bain une partie des acquis de la cure thermale régénératrice, le subtil équilibre proposant de la consommer dans les deux sens, s’est peu à peu perdu.
Je vous propose ici d’en retrouver le fil…
Je ne dénigrerai pas le fantastique travail réalisé par les centres de cures, ayant élaboré des méthodes de soins allant bien au-delà du simple pouvoir de la cure thermale à proprement parler.
Non, en réalité c’est un processus complémentaire à l’immersion dans l’eau que je souhaite aborder.
Sa consommation interne.
Nous l’avons vu dans mon dernier article, une eau déminéralisée n’est pas propre à la consommation.
Et tout le monde sait qu’une eau trop fortement minéralisée n’est pas indiquée autrement qu’en cure.
Ce que l’on oublie, c’est qu’avant la commercialisation d’eaux minérales abondamment recommandées contre un vaste panel de troubles de santé, l’eau bue venait du puits, de la rivière ou dans le meilleur des cas de la source.
Si la plupart de ces eaux étaient relativement peu minéralisées, certaines d’entre elles proposaient un ratio que l’organisme pouvait tout à fait juger comme acceptable.
Il était alors possible de prédire les carences ou surcharges minérales d’un individu, simplement en lui demandant d’où il venait.
Aujourd’hui les choses ont bien changé.
L’industrie de l’eau minérale
Aussi salvatrice qu’ambivalente, l’eau minérale a trop été utilisée au profit de l’industrie alimentaire, et pas suffisamment pour ce qu’elle est, à savoir ce que la terre recèle de plus précieux.
Ce n’est qu’aujourd’hui, alors que la pollution guette la plupart des eaux autrefois potables, que l’on commence à en prendre la mesure.
Si l’industrie de l’eau minérale a fait croire aux consommateurs qu’il leur fallait profiter de cette abondance de minéraux à longueur d’année.
Si pendant un temps il était nécessaire de ne boire que l’eau « bouchée » afin d’éviter les pollutions de l’eau courante.
L’habitude de consommer exclusivement des eaux minérales se situe totalement à l’opposé du concept de cure.
C’est donc bien une chance de pouvoir profiter d’eaux figurant parmi les plus riches au monde, mais ce serait une erreur de n’en point comprendre la teneur.
La cure d’eau minérale thermale
Ce n’est pas parce qu’ils sont rendus assimilables par un fantastique processus naturel d’informations colloïdales, qu’il faille abuser des minéraux qu’une eau minérale recèle.
Et ce n’est pas non plus parce qu’elle est fortement minéralisée qu’elle comblera toutes vos carences minérales.
Tout comme un fruit ou un légume sera davantage adapté à certains, une eau minérale conviendra mieux aux uns qu’aux autres.
Cependant, d’une manière plus générale, une eau réputée bonne contre les rhumatismes le restera pour la plupart.
C’est d’ailleurs ainsi que se sont bâties les réputations modernes des plus grandes sources.
Jusque dans les années soixante, pour une période allant d’une à trois semaines consécutives, plusieurs fois par an pour les plus téméraires, une famille jetait son dévolu sur une source thermale avant de s’y plonger sans réserve.
L’eau salvatrice était alors consommée dans tous ses états :
• en bain tièdes,
• en bain chauds,
• en bains dérivatifs,
• sous forme de vapeurs ou de boues libérant les pores de la peau,
• tout en étant abondamment bue, en dehors des repas.
L’eau venait d’abord de l’extérieur pour ouvrir la voie aux toxines qui, poussées de l’intérieur, étaient délogées plus en profondeur.
Un secret de santé que partageaient les Français jusqu’à l’arrivée du « Club Med » et la généralisation des eaux minérales industrielles.
L’eau et la constipation
À une époque où l’eau et l’alimentation consommées par la majorité étaient nécessairement bio, une expression, littéralement reprise par nos voisins anglo-saxons, a vu le jour.
Après l’apparition de la médecine populaire du Moyen Âge, le peuple a commencé à prendre conscience de l’importance que revêtait le moment le plus inavouable de nos journées.
« Ça va ? », permettait non seulement de s’enquérir de l’état des selles de son interlocuteur, mais aussi et surtout de savoir s’il ou elle avait pu y « aller ».
Et de préférence, lorsque la conversation était matinale, si ce signe caractéristique de bonne santé avait pu se dérouler le matin.
Si la bise à la française est en train de se perdre dans les méandres des modes, depuis le Moyen Âge quelqu’un qui n’aura pas diligemment été aux toilettes avant de vaquer à ses activités quotidiennes, est considéré comme quelqu’un qui ne va pas.
Pourtant, bien qu’il existe de nombreux remèdes naturels en venant impérieusement à bout, la constipation reflète généralement un simple déséquilibre en minéraux et fibres alimentaires, qu’une consommation éclairée d’eau minérale et non minérale peut écarter durablement.
C’est en particulier le magnésium, minéral présent dans les eaux les plus concentrées en oligo-éléments issus de failles profondes, où elles parcourent de long cycles sinueux parmi les roches, qui fait le plus souvent défaut au commun des mortels.
Cela vous semble être un lieu commun ?
Pourtant, compte tenu du peu de nutriments apportés par l’alimentation moderne, du déséquilibre ambiant des habitudes alimentaires, mais aussi des fortes doses de stress, charges émotionnelles et interactions synaptiques en consommant, c’est une des carences minérales les plus répandues dans les villes, mais aussi, depuis peu, dans les campagnes.
S’il vous arrive par exemple de souffrir de :
- constipation,
- tremblements ou spasmes de paupières,
- irrigation sanguine des extrémités difficile,
- engourdissements fréquents,
- crampes,
- arythmie cardiaque,
- irritabilité, fatigue ou anxiété…
Il est possible que vous soyez en carence de magnésium.
D’ailleurs cette carence s’accompagne souvent de celle de calcium, dans la mesure où l’un interagit avec l’autre.
Et, comme vous ne devez pas manquer de le savoir, la surabondance de produits laitiers est un autre facteur ayant créé la confusion pendant des années.
Tandis qu’elle pensait se préserver de carences en calcium, une grande partie des habitants de la planète souffre à présent de problèmes articulaires et osseux précoces liés à une non assimilation d’un lait de vache trop abondamment consommé.
Une fois de plus, le meilleur apport en calcium, surpassant indiscutablement n’importe quelle invention chimique, est l’eau minérale.
Vous voyez où je veux en venir ?
Inutile de consommer une pléthore de compléments nutritionnels contre la constipation, le stress, la décalcification osseuse, etc.
Une eau minérale judicieusement choisie peut se suffire à elle-même.
L’eau qui fait « aller »
Vous l’aurez compris, là où l’on reconnait depuis longtemps le grand intérêt de la cure minérale à boire, c’est dans sa capacité à faire aller du corps.
Mais pas seulement.
En se lançant dans une analyse plus détaillée des minéraux qui l’enrichissent, c’est une véritable initiation à l’oligothérapie qui nous attend.
Considérant que vous puissiez déjà profiter d’une eau pure, osmosée et dynamisée par quelques moyens, j’ai sélectionné pour vous une eau atypique et complémentaire dont les vertus médicinales furent autrefois vantées par les médecins du roi.
Il est tout à fait possible, en s’amusant à cette petite étude, qu’au passage nous ayons mis le doigt sur une source plus ou moins abandonnée depuis une quarantaine d’années, provenant des couches profondes de massifs auvergnats.
Cette eau reconnue comme thérapeutique par les Anciens, et perdue durant les années soixante, a été récemment analysée par l’Académie Nationale de Médecine, dévoilant dans ses analyses une partie de son mystère passé. (1)
Elle est d’une inhabituelle teneur en minéraux volcaniques, typiques d’eaux ayant longuement filtré au contact de métaux refroidis et roches sédimentaires, avec une proportion exacte de :
-> 3040 mg de sulfates par litre, garantissent un apport indispensable tout en offrant un pouvoir laxatif jalousé par l’industrie chimique.
Étant donné que les apports en soufre se font essentiellement par un mode d’alimentation carnée, les végétariens et surtout les végétaliens peuvent se trouver régulièrement carencés en sulfates.
Indispensables à la synthèse des protéines, les sulfates doivent tout de même être consommés avec une grande parcimonie, voire évités si, par exemple, une eau minérale déjà sulfatée était bue quotidiennement.
Les polémiques sur son risque de provoquer les mêmes épisodes diarrhéiques que les formes chimiques, ont cependant été récemment démenties par une étude en double aveugle sur l’apport de sulfates par les eaux minérales. (2)
Et, cela va sans dire, mais c’est tout de même mieux en le disant, il n’y a aucune comparaison possible entre un apport de sulfates résultant d’une longue infiltration de l’eau au travers des roches la débarrassant de ses impuretés tout en l’informant de la mémoire colloïdale d’anciens métaux en fusion refroidis, durant de longs siècles, et une émulsion instantanée chimique sulfatée.
Il n’en demeure pas moins que, compte tenu de son taux tout à fait inhabituel, on ne la conseillera pas aux enfants de moins de sept ans.
Mais pour les adultes en situation de carence, c’est une chance inespérée de renforcer ses défenses organiques contre les infections.
-> 445 mg de sodium par litre, élément plaçant à lui seul cette eau parmi les cures et non les eaux de boisson quotidienne.
Bien que contre-indiqué à la majorité des malades de la thyroïde, à moins d’une prise parfaitement dosée, le sodium a des vertus primaires fondamentales.
Probablement due à sa franche nocivité à une dose trop élevée, risquant de faire basculer l’équilibre acido-basique et d’inverser le ratio sodium/potassium, la mauvaise réputation du sodium est surfaite.
Consommé dans une mesure cohérente avec son bilan minéral il favorise significativement l’absorption des nutriments, c’est à dire qu’il optimise l’efficacité des remèdes et diétothérapies en usant pleinement leur potentiel.
-> 440 mg de calcium par litre, bien connu pour renforcer les os et prévenir les maladies osseuses.
N’étant parfaitement assimilé que sous sa forme minérale le calcium participe, avec le magnésium, à la gestion du stress musculaire ainsi qu’à l’alimentation des cellules nerveuses, tout en aidant à prévenir les troubles de coagulation sanguine.
-> 254 mg de magnésium par litre, qui est, nous l’avons vu, un excellent laxatif, mais pas seulement.
C’est aussi le minéral central de la production, du stockage et du transfert d’énergie.
Il participe à la gestion des glucides, des lipides, comme des protéines.
Renforce la vivacité mentale en nourrissant la sphère cognitive.
Assure la stabilité du système nerveux comme la résistance au stress.
Solidifie l’ossature tout en protégeant les muscles de l’inflammation.
Et, plus globalement encore, protège la sphère cardiaque.
-> 214 mg d’hydrogénocarbonates par litre, ou bicarbonate de sodium naturel.
Excellent digestif, utile à la prévention infectieuse des gencives, le bicarbonate de sodium ne doit pas être consommé sur une trop longue période sous peine d’apparition de troubles gastriques.
-> 95 mg de fer par litre, soit une bonne proportion pour une eau minérale.
Particulièrement difficile à assimiler sous la plupart de ses formes, c’est avec l’eau minérale que vous pourrez le plus facilement réguler et éliminer le fer.
Cette concentration en minéraux font de l’eau d’Alvina une eau de précieux « sels » à consommer avant tout en cure ciblée.
Sa faculté à optimiser le péristaltisme, tant des vaisseaux sanguins que du côlon et des intestins, invite volontiers à tester la cure drainante de sept jours, et plus si affinités.
Tout résidu risquant de boucher un de ces canaux sera ainsi aisément expulsé, tant par une légère augmentation de la pression sanguine que par une meilleure capacité à stimuler les contractions musculaires abdominales.
L’eau salvatrice du roi
Avec la source de Miers, réputée depuis le XVème siècle auprès d’hommes de sciences comme François Chicoyneau, premier médecin du roi, ou Joseph Lieutaud, médecin attitré de Louis XVI, c’est une eau préconisée de génération en génération aux derniers rois de France, qu’il nous est donné de goûter.
Certains de ces pionniers de la médecine moderne, sachant encore reconnaître les vertus inimitables de dame nature, ont consacré ni plus ni moins qu’un ouvrage entier au sujet des propriétés de cette fameuse eau.
S’ils s’accordaient tous à reconnaitre son puissant pouvoir laxatif, les uns la préconisaient contre la fièvre, les troubles de la vessie, et même les maladies rénales, tandis que d’autres tentaient carrément de l’utiliser pour traiter l’hystérie ou l’hypocondrie. (3)
Proche du gouffre de Padirac, profitant de cette immense faille pour apparaître avant de continuer sa route jusqu’à se fondre dans la Dordogne, l’eau d’Alvina a longtemps figuré parmi les eaux thérapeutiques délivrées à la pharmacie sur ordonnance.
Aujourd’hui, réévaluée par l’Académie de Médecine, elle n’est plus soumise à de telles contraintes.
Comme vous pouvez le voir sur cette caricature ayant rendu la source célèbre :
Et le constater plus sûrement encore sur cette photo :
Alvina n’est pas à mettre entre toutes les mains… ni à n’importe quel moment de la journée.
Et on évitera de la boire en cas d’insuffisance rénale, ou si l’on dispose déjà en abondance des minéraux présentés dans cet article.
Cette eau n’est pas non plus adaptée aux jeunes enfants et nourrissons.
Pour tous les autres elle devra impérativement être consommée sous forme de cure, allant de une semaine à vingt et un jours, en fonction des besoins de chacun.
Bien à vous,
Jean-Baptiste Loin
Sources et références :
(1) https://www.academie-medecine.fr/06-11-sur-la-demande-dautorisation-dexploiter-en-tant-queau-minerale-naturelle-telle-quelle-se-presente-a-lemergence-et-apres-transport-a-distance-l/
(2) https://www.em-consulte.com/article/1021702/eaux-minerales-naturelles-et-transit-intestinal
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Source_Salmi%C3%A8re
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