Bonjour, je m’appelle Yannick Hirel, auteur du blog « Au potager bio ».
Passionné par le jardinage responsable, pour un meilleur respect de notre environnement, j’aime cueillir de bons fruits et légumes depuis mon potager pour les cuisiner et les partager avec des amis.
Je vais vous parler aujourd’hui d’une façon de considérer et de gérer « les mauvaises herbes », que je préfère appeler « adventices ».
Nous allons voir ensemble dans cet article pourquoi de nombreux jardiniers voient encore, à tort, ces adventices d’un mauvais œil.
Lorsque nous commençons à jardiner dans le respect de l’environnement, notre regard sur les herbes folles change, surtout lorsque nous comprenons leur importance dans les jardins, même pour les plus modestes d’entre eux.
A quoi servent les « mauvaises herbes » ?
Faisant partie intégrante de la biodiversité, c’est à dire des organismes végétaux naturellement présents dans un milieu donné, elles permettent d’abriter de nombreuses espèces et nourrissent intégralement le jardin.
Pour illustrer cela je vais tout simplement vous parler de l’équilibre naturel et du fonctionnement de ces adventices.
L’équilibre naturel
Lorsque j’ai commencé à jardiner, j’ai rapidement pensé : « Tiens, pourquoi ne pas laisser un petit coin sauvage dans mon jardin, un endroit dans lequel la nature pourra librement prendre le dessus ? »
Je me suis donc attelé à cette tâche en faisant en sorte qu’il ne soit pas trop éloigné de mon potager principal, mais tout de même suffisamment éloigné pour garder ce dernier à l’abri de ces mauvaises herbes que l’on m’avait souvent conseillé d’éliminer purement et simplement.
Après quelques semaines, alors que mes légumes se portaient à merveille, je suis allé voir ce coin de jardin et vous savez quoi ?
Et bien il grouillait de vie : je pouvais voir des coccinelles, des syrphes et bien d’autres bestioles, il y avait même de nombreux oiseaux (en majorité des mésanges).
La vivacité que j’observais m’a bien entendu encouragé à prolonger l’expérience.
Ce faisant j’ai noté la présence de la plupart de ces espèces au cœur même de mon potager, qui contenait lui aussi quelques rangées d’adventices volontairement laissées.
J’ai donc finalement décidé de bâtir de part et d’autre de mes légumes de puissants abris d’adventices permettant d’attirer, de nourrir et d’abriter ces alliés du jardinier que j’ai pris la liberté de nommer « les auxiliaires », auxquels j’ai donné le grade de « protecteurs du potager ».
Afin de bien comprendre pourquoi cette biodiversité protège réellement le potager, nous allons voir ici certains de ses rouages :
Les insectes ayant trouvé refuge mon potager par le biais des adventices, se nourrissent essentiellement d’autres insectes que nous considérons comme des ravageurs.
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne considère plus aucun insecte/animal… comme « nuisible », puisqu’ils permettent le plus souvent de nourrir d’autres espèces.
J’ai ainsi pris l’habitude de favoriser toutes les espèces présentes dans mon jardin, même les limaces, en leur installant de vieilles planches de bois humide qui leurs servent d’abris.
De cette manière je peux « les contrôler », en prenant soin de les écarter en cas d’attaque du potager jugée trop importante.
Et, en plus de prendre soin de mon potager, cette impressionnante biodiversité installée dans mon modeste jardin, nourrit certains oiseaux que j’ai pris l’habitude d’attirer dans des nichoirs.
Voilà ce que représente l’équilibre naturel à mes yeux : laisser se faire les choses.
Dès que nous intervenons dans ce processus se suffisant à lui-même, en détruisant par exemple une des espèces naturellement présentes, les autres ne disposeront bientôt plus de cette source de nourriture, n’engendrant d’abord que de petits déséquilibres, mais provoquant ensuite des attaques plus importantes, des maladies, etc.
Mon mot d’ordre : « Laisser faire la diversité. »
Cependant me direz-vous, si nous laissons la nature reprendre ses droits, la croissance et la santé des plantes nous nourrissant peut être fortement compromise.
Effectivement, mais il suffit pour éviter cela de savoir gérer cette biodiversité et tout simplement la réutiliser à l’avantage du potager.
C’est pourquoi je gère les herbes trop envahissantes sans pour autant désherber.
Dès qu’elles dépassent mon « seuil de tolérance », c’est à dire qu’elles commencent à être envahissantes et poussent au détriment de la plante, je fauche ce surplus pour simplement l’étaler aux pieds de mes cultures : on appelle cela un mulch ou mulching.
Les avantages du mulch
En fabriquant une couverture pour le sol qui évitera son matraquage, je protège la terre d’une exposition directe au soleil et aux intempéries, évitant la formation d’une croûte en surface.
Bien que cette croûte puisse être cassée à l’aide de quelques coups de bêche, cette méthode permet d’éviter de sortir cet outil.
Autre avantage lié au premier, nous allons de cette manière avoir un effet de paillage qui permettra de limiter l’évaporation de l’eau que nous apportons et qui sera entièrement destinée aux plantes.
En bref, le sol conservera sa fraîcheur et son humidité, ce qui sera bénéfique pour les plantes, surtout lors de chaudes journées d’été.
Parmi les nombreux avantages du mulch on peut aussi compter l’apport en matière organique.
En effet, ces « mauvaises herbes », une fois coupées, vont entrer en décomposition et de ce fait, nourrir la terre et la plante par le biais de la micro-faune.
En tant que jardinier bio, il faut nourrir la terre qui à son tour, nourrira la plante.
Et non l’inverse.
Comme nous l’avons vu dans cet article, le potager d’un jardiner bio est plein de vie ; que ce soit au cœur du potager ou bien autour, mais aussi sous nos pieds.
Tout ce petit monde trouve sa place !
Dès lors que nous favorisons cette vie, nous disposons d’un jardin-potager qui avec le temps, se protégera seul des attaques de certains nuisibles, des maladies et tout ce qui s’en suit, et qui produira des fruits et légumes bio, parfaitement adaptés à nos besoins énergétiques.
Pour cela, il suffit de laisser l’équilibre se faire naturellement.
Yannick Hirel
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Merci