Les phénomènes de la Vie vus par le prisme du Qi

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La tradition et la médecine chinoises nous fascinent et nous rebutent à la fois.

Pourtant, si on prend la peine de s’en approcher avec des mots simples du vocabulaire d’aujourd’hui, elles peuvent nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes et les phénomènes de la Vie.

Une continuité obstinée dans la recherche

Depuis près de trois millénaires, en Chine, des sages, qualifiés de savants, se sont penchés sur les origines profondes de la vie et en ont étudié les diverses manifestations.

Ils ne disposaient ni d’un matériel technologique sophistiqué, ni de formules mathématiques complexes, ni d’un langage spécialisé, éléments actuellement nécessaires pour qualifier une recherche de « scientifique ».

Leur empirisme, que certains leur reprochent, consistait à utiliser toutes les ressources de leur esprit, de leur imagination, de leurs sens, afin d’étudier les phénomènes de la nature et rechercher leurs éventuelles inter-relations.

Ils notaient ensuite, scrupuleusement, le résultat de ces observations de toute une vie, transmettant celles-ci à leurs successeurs qui, à leur tour, employaient les mêmes moyens.

Cette continuité, parfois effrayante, permet d’affirmer que ces recherches se sont, pour certaines d’entre elles, prolongées jusqu’à nos jours bien que remontant à la nuit des temps.

Seules résistaient à la transmission sur plusieurs dizaines de siècles les constatations et hypothèses maintes et maintes fois vérifiées sur le terrain.

Le reste se dissolvait peu à peu dans le temps et l’espace.

L’immense majorité de ces sages refusèrent toujours de dépendre d’un quelconque pouvoir économique ou politique, évitant ainsi les pressions qui influent, on s’en doute bien, sur l’orientation des recherches ainsi que sur les résultats.

Pourtant, si on se réfère aux excellents ouvrages de Joseph Needham, Sciences and civilisation in China, ainsi qu’à celui, plus accessible, de Robert K.G. Temple, Quand la Chine nous précédait – 3000 ans de découvertes et d’inventions chinoises, on comprend assez rapidement que cet « empirisme chinois » n’est pas sans résultat.

Que ces sages aient pu découvrir, entre mille autres choses :

  la circulation du sang,

  le rythme circadien du corps,

  l’endocrinologie,

  les maladies carentielles,

  l’usage des hormones,

  l’immunologie,

  les taches et le vent solaires… 

pour ne pas parler :

   de la boussole,

  de la poudre à canon,

  du sismographe,

  de l’imprimerie…

devrait amener un peu plus d’humilité dans la critique, soi-disant rationnelle, de ce système empirique de recherche.

La conclusion de Needham, à l’une de ses conférences à l’Université de Cambridge, ne laisse aucun doute à ce sujet :

« L’Orient et l’Occident peuvent, à mon avis, se comprendre et se pénétrer, sauf, peut-être, dans le mode strictement religieux.

« Certaines civilisations orientales nous dépassent souvent de loin et en profondeur.

« La chimie actuelle reprend de nombreux procédés aux alchimies chinoises et indiennes ; la physique actuelle, et particulièrement l’astrophysique, parvient aux conclusions des Taoïstes ; les théories de Freud forment un simple chapitre de certains yogas ; Bergson se retrouve dans l’ancienne théorie des Bhâkti ; nos psychistes découvrent, enfin, une science cultivée dans toute l’Asie.

« Nos novateurs vont de l’externe sensible à l’interne métaphysique.

« Les sages orientaux se flattent, au contraire, de posséder des principes tellement certains que leurs conséquences aboutissent nécessairement à un contrôle exact des faits physico-chimiques, psychiques ou intellectuels.

« C’est, par contre, dans le seul domaine strictement utilitaire, donc économique, que l’Europe peut encore apprendre quelque chose à l’Asie. »

C’est dans ce contexte qu’il convient d’étudier avec attention les connaissances subtiles qui nous ont été léguées par ces sages et qui appartiennent désormais au patrimoine universel.

Malheureusement, celles-ci se limitent trop souvent à des cercles restreints qui ne font pas toujours l’effort de les rendre compréhensibles, donc utilisables, à tout un chacun.

Il est vrai que la traduction des termes chinois n’est pas toujours aisée et qu’un dépoussiérage ne ferait pas de mal.

La terminologie le plus souvent utilisée en Occident date généralement de la fin du XVIIIème siècle et est à très forte connotation littéraire.

Il doit être possible de l’adapter au langage de notre époque.

Malgré tout, il convient de conserver le terme chinois afin de ne pas risquer de détourner le sens originel de la proposition.

Ce terme chinois correspond, ou peu s’en faut, à la dénomination latine accolée au nom français des plantes médicinales, par exemple, et évite, ainsi, une éventuelle confusion.

La Vie, une manifestation de l’énergie

Dans la conception taoïste de l’étude des phénomènes liés aux manifestations de la vie, conception reprise depuis lors en médecine chinoise classique (énergétique, acupuncture, pharmacopée, diététique et diétothérapie, exercices psycho-somatiques ou psycho-spirituels), existe une force originelle présente dans chaque chose et dans tout être.

Cette énergie originelle, le Yuan-qi (ou Yuen Chi), représente la réminiscence du souffle primordial qui, lors de la création, fut à l’origine de l’univers et de la formation de celui-ci.

Suivant cette tradition millénaire, il s’agit d’une énergie absolue, de nature indifférenciée et ne se manifestant que par sa simple présence immanente.

C’est, en quelque sorte, un « Potentiel Vital Naturel » demeurant à l’état le plus subtil.

Pour les Taoïstes, c’est la potentialité suprême, non encore manifestée mais déjà présente du Dao (ou Tao).

Il est à remarquer que, pour de nombreux pères Jésuites ayant étudié cette théorie lors de leur séjour en Chine, de 1601 à 1742, ce principe ne comportait aucune contradiction avec la Foi catholique.

Seuls les termes chinois de Dao et de Yuanqi, traduits habituellement par « Voie ultime » et « Souffle originel », leur posaient un problème.

Ils proposèrent donc de traduire Dao par « Dieu » et Yuanqi par « Souffle divin ».

Cela fut accepté par le Vatican, par décision du Pape Innocent X, en 1645.

Suite à une fort longue querelle interne entre Jésuites et Dominicains, ces derniers obtinrent, en 1742, la Bulle « Ex Illa Die » qui interdit, de nouveau, toute référence au système chinois.

Cette dernière décision sera remise en cause et, le 8 décembre 1939, le Vatican donnera de nouveau raison à la thèse des Jésuites en affirmant que cette conception n’est pas incompatible avec la Foie catholique.

Cette prise de position, passée sous silence à cause des événements secouant le monde de l’époque, mérite parfois d’être rappelée.

Ce « Souffle Primordial » ou originel, le Yuanqi, se rattache donc, dans la terminologie chinoise, au « Ciel antérieur » (Xian Tian – avant la création du Ciel), situation où Energie/Temps et Matière/Espace sont encore indifférenciés au sein d’un flux immense.

Sous l’influence du mouvement du Dao, certains diraient de sa « Suprême Volonté », ce flux immense (Taisu) fut à l’origine de deux forces différenciées mais complémentaires, Yin/Yang.

Le Yin, la réceptivité, correspondait à la concentration-rétractation, le Yang, la créativité, à l’expansion-extension.

Le Yin permit la formation de la matière, imagée par la Terre (Di), le Yang celle de l’énergie manifestée, imagée par le Ciel (Tian).

Ce stade de différenciation est alors considéré comme appartenant au « Ciel postérieur » (Hou Tian après la formation du Ciel).

Dans ce principe d’évolution, deux nouvelles énergies différenciées sont donc présentes : l’énergie du Ciel, le Yang originel, énergie nommée Shen Qi (« Souffle Spirituel »), et l’énergie de la Terre, le Yin originel, énergie nommée Jing Qi (« Souffle essentiel »).

Shen Qi et Jing Qi permettent une différenciation entre énergie et matière sur le plan terrestre.

Lorsque le Souffle primordial, ou originel, Yuanqi, rencontre une chose ou un être en état de potentiel de vie, il se transforme peu à peu, se polarise, au fur et à mesure de la manifestation de vie, sous l’influence de Shen-qi et de Jing-qi, progresse.

La rencontre et l’évolution entre la matière et ce Souffle Primordial provoque alors l’évolution de la matière et la différentiation du Souffle Primordial en de multiples manifestations d’énergie.

Ces différentiations mutiples, pourtant originaires du même souffle initial, sont, suivant cette théorie, à l’origine de la génétique et impliquent que, naturellement, un grain de blé produira un épi de blé et qu’une femme donnera naissance à un enfant humain normalement constitué.

Des mutations involontaires, ou volontaires, de cette énergie originelle peuvent, néanmoins, modifier ce processus normal, provoquant ainsi des mutations ou des malformations.

L’énergie ancestrale Zong Qi

Le souffle originel (Yuanqi) est donc présent, lors de la conception, à la réunion de l’ovule et du spermatozoïde.

Il permet, toujours suivant cette hypothèse taoïste considérée comme fondamentale en médecine chinoise classique, la réunion harmonieuse entre l’Esprit, conscience propre à l’individu (Shen Qi), et l’Essence, principe essentiel ou activité biologique (Jing Qi).

Cette réunion produit alors le Zong Qi, ou « Energie Ancestrale », spécifique à l’individu (Ren).

Cette « Energie ancestrale », que l’on peut qualifier, dans un langage plus actuel, de « Potentiel Originel Vital », est donc attachée à un individu, puisqu’elle est chargée de toute une hérédité, proche et lointaine, mémoire génétique léguée par les deux parents et leurs ancêtres.

Mais, et cela est important, elle est également universelle dans son principe puisqu’elle contient, en quelque sorte, la mémoire de l’univers (Yuanqi) depuis sa création.

Cette hypothèse empirique a été récemment vérifiée scientifiquement, puisqu’il a été prouvé que des éléments constitutifs des cellules du corps humain sont âgés de plusieurs milliards d’années.

Cela implique simplement le fait que chaque individu (textuellement : « qui ne peut être divisé ») est différent dans sa manifestation, mais semblable à tous les autres dans le principe.

Cette conception de l’Unité/Multiplicité, donc de la relativité, fut développée dans la philosophie du Dao depuis plus de deux mille ans.

Un potentiel à préserver

Si l’énergie originelle (Yuanqi) demeure intangible, le Potentiel Vital Originel (Zong Qi), nourri en partie par la respiration, l’alimentation, la vie relationnelle, décroît peu à peu au cours de l’existence, provoquant le phénomène du vieillissement.

Ce dernier peut être retardé, dans une certaine mesure, par diverses méthodes et thérapies, mais demeure inéluctable.

Lorsque ce Potentiel Vital Originel est épuisé, l’Energie Originelle quitte le corps (Xing), provoquant la séparation de l’Esprit (Shen) et de l’Essence (Jing).

Le corps (Xing = la forme) retourne nourrir la Terre (Di), tandis que l’Energie Originelle s’élève dans le Ciel (Tian), demeurant disponible pour un autre processus de vie.

Suivant cette même théorie taoïste, une autre particularité de ce Potentiel Vital Originel, ou « Energie Ancestrale » (Zong Qi), est de transmettre à l’individu, par le biais de l’Essence (Jing), une mémoire subtile qui lui est propre et qui, dans certaines circonstances, peut provoquer des états conscients ou inconscients de réminiscences proches ou très lointaines (sensation de mémoire de faits déjà vécus, de lieux déjà connus).

Cette « mémoire subtile » influe, bien évidemment, sur le comportement de l’individu, qu’il en soit conscient ou non, et implique, également, des réactions psychiques et énergétiques qui lui sont propres et qui conditionnent sa santé en fonction des circonstances rencontrées. 

Cette « mémoire subtile » influe sur les « entités psychiques viscérales » mises en évidence en énergétique chinoise et en acupuncture traditionnelle.

Le Potentiel Originel Vital n’est malheureusement pas identique en quantité et en qualité chez tous les individus.

L’Energie léguée par les parents peut, en effet, être défaillante ou restreinte.

De même, une perturbation importante du Jing Qi ou du Shen Qi, donc une perturbation de l’énergie tellurique ou de l’énergie cosmique (taches ou éruptions solaires), peuvent, lors de la conception, affaiblir ce potentiel.

Les conditions de la gestation, de l’accouchement, de la nutrition pendant la prime enfance, favorables ou non, influent également sur ce potentiel.

Mieux vaut disposer, à la naissance, d’un fort Potentiel Vital Originel, mais convient-il encore, par la suite, de savoir l’entretenir et l’économiser.

Par constatation millénaire, il a été remarqué que la plupart de ceux qui disposent, par chance, de ce fort potentiel initial, n’en tiennent pas compte et finissent souvent par l’épuiser avant ceux qui, sachant la faiblesse, font en sorte de mieux le gérer et de l’économiser.

C’est simplement pour cette raison que les sages chinois, pour ne citer qu’eux, ont mis au point, depuis fort longtemps, diverses méthodes permettant de « travailler » sur ce « Capital de Vie » : exercices psychosomatiques et psycho-spirituels comme le Taiji Quan, les Qi Gong, les massages, l’acupuncture, la diététique et la diétothérapie, la phytothérapie, et conseillaient une hygiène de vie basée sur l’harmonie avec la nature.

Il est, en effet, facile de comprendre qu’un bon joueur, muni de cartes fort moyennes, prend souvent l’avantage sur un mauvais joueur doté d’un jeu excellent.

Ce Potentiel Vital Originel, ou « Energie Ancestrale », de l’homme correspond donc aux racines les plus profondes de la vie de l’individu, de ses parents et de ses ancêtres, mais aussi de celles de l’univers tout entier.

Il implique, tant une mémoire individuelle que collective, liées, toutes deux, à une mémoire universelle omniprésente dans toutes choses et tous êtres.

Dans une certaine mesure, la conception de l’homéopathie concernant les dilutions infinitésimales, influant sur la « mémoire de l’eau » et agissant sur les principes les plus subtils du fonctionnement du corps et de l’esprit humain, n’est en aucun cas contradictoire avec une conception élargie de la médecine chinoise et de la pensée taoïste qui fut à son origine.

 Georges Charles 

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3 Commentaires
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Solanges
6 années il y a

MERCI

Mohamed
5 années il y a

Merci

Daphné
5 années il y a

?