Perdre du poids, c’est bien.
Ne jamais en reprendre, c’est mieux !
Pour parvenir à ce résultat, l’homéopathie propose de traiter les tendances héréditaires à l’origine de la récurrence du problème.
Tout le monde le sait aujourd’hui, perdre du poids est extrêmement facile, même si cela peut paraître pénible lorsque l’on se prive intensément de nourriture ; mais le plus difficile reste de ne pas reprendre des kilos après le régime.
C’est donc dans l’objectif premier d’éviter de regrossir que la plupart des méthodes proposent maintenant d’agir, chacune à sa manière, il est vrai, et avec des résultats variables mais souvent, malgré tout, effectifs.
Le point de vue de l’homéopathie, dans ce domaine, n’est pas différent, en ce qui concerne le phénomène dit du « yoyo », de celui qui explique la récurrence de n’importe quelle autre pathologie, puisqu’il fait appel à la notion de diathèse.
Qu’est-ce que la diathèse ?
Autrefois on parlait des «miasmes», aujourd’hui du «codage génétique», mais l’idée reste la même, à savoir que la chronicité d’un problème relève souvent d’éléments pathologiques plus ou moins cachés – tout au moins jusqu’à ce qu’ils se manifestent – hérités de ses parents ou de ses grands-parents, ou encore fabriqués au cours de l’existence de l’individu à force de comportements néfastes.
En homéopathie, ces facteurs plus ou moins héréditaires et virtuels sont regroupés sous l’appellation de « diathèse », un terme désignant tout simplement un profil constitutionnel, en l’occurrence propre à un ensemble de personnes qui, face à une pathologie donnée, présentent des symptômes identiques en l’absence de traitement.
Bien sûr, l’homéopathie est très loin de se borner à la théorie des diathèses pour mettre ses protocoles thérapeutiques en application, chaque individu étant évidemment malade à sa manière, et seulement à sa manière ; mais l’approche diathésique peut, dans certains cas, et notamment dans le traitement de la surcharge pondérale rebelle, assurer un complément extrêmement intéressant aux régimes ou autres méthodes classiques, précisément en apportant une réponse au problèmes qui causent le fameux phénomène du yoyo.
Ces diathèses, ou profils constitutionnels de base, sont au nombre de quatre : la psore, la sycose, le lutéisme et le tuberculinisme.
Chacune a ses remèdes, que le médecin prescrira dans les hautes dilutions, le plus souvent en 15CH ou en 30CH, mais aussi quelquefois en 9CH pour les médicaments d’appoint, ou encore en dilutions montantes, 9-12-15-30 ; le tout généralement en doses hebdomadaires sur un ou deux mois, ou en granules quotidiennes ou bihebdomadaires… bref, à des fréquences et sur des durées variables selon le profil et l’état de son patient.
La psore
La psore, qui se spécifie par un défaut d’élimination, une alternance des troubles, ainsi que des réactions extrêmes au chaud et au froid, est la toute première diathèse en matière de surpoids, regroupant indéniablement le plus grand nombre d’individus souffrant de surcharge pondérale.
La raison en est d’ailleurs assez simple, puisque, comme on l’a dit, la psore peut être essentiellement définie comme un ensemble de perturbations dues à une intoxication chronique.
Que se passe-t-il donc, chez le psorique ?
Il est totalement dépassé par les toxines qui l’assaillent de l’intérieur comme de l’extérieur.
Conséquence : son organisme crée des voies de dérivation, comme les calculs rénaux ou vésiculaires, les rhumatismes chroniques, ou encore le stockage de graisse.
Toutefois, le psorique ne subit pas, à travers ces désagréables symptômes, les effets d’une malédiction céleste ; il mérite naturellement ce qui lui arrive puisqu’il cultive complaisamment un sédentarisme des plus excessifs tout en mangeant généralement très mal, n’importe quoi, n’importe quand, et en portant d’ailleurs ses préférences sur la viande et les sucres, quand ce n’est pas, on s’en doute, sur l’alcool.
Mise à part la nécessité impérieuse de se livrer à un sport non violent afin de commencer à éliminer, les remèdes généraux d’un tel comportement alimentaire sont Nux vomica, Sulfur et Aloe ; mais, plus précisément, si l’on abuse de boissons alcooliques, Nux vomica et Acidum sulfuricum ; de bière, Aloe ; et de tabac, Ignatia, Sepia et Tabacum.
Enfin, puisque les toxiques viennent aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, le psorique pourra lutter contre la pollution citadine, qui l’affecte tout particulièrement, avec Acidum phosphoricum, voire Petroleum.
Pour le reste, les signes caractéristiques du psorique vont de l’hypersensibilité, éventuellement aggravée de dépression, jusqu’à des prédispositions génétiques comme l’eczéma, l’asthme ou la migraine dans lesquelles pourra d’ailleurs se trouver la cause de son surpoids.
Si celui-ci perdure malgré le régime, l’homéopathie lui propose Ignatia, Staphysagria et Acidum phosphoricum.
Une autre caractéristique du psorique est la fatigue.
En effet, et malheureusement, il ne parvient pas à trouver le repos, éprouve toujours une certaine difficulté à accomplir n’importe quel effort physique et constate un incontestable ralentissement intellectuel.
Cela dit, ces réductions de vitalité surviennent progressivement.
Aussi, tant que le psorique reste relativement tonique, et qu’il est encore parfaitement en mesure de se prendre en charge, il devra penser à Sulfur et Hepar sulfur ; par contre, si, sans être totalement amorphe, il commence à manquer de réaction, Calcarea carbonica, Graphites, Lycopodium et Sepia lui conviendront mieux ; enfin, au-delà de ce stade, il va sans dire que seul le médecin homéopathe pourra assurer l’établissement d’un traitement adéquat.
D’autre part, et quel que soit le stade, s’il souffre de troubles de la circulation veineuse, il pourra prendre Aesculus, ou Berbéris et Solidago pour stimuler l’épuration par le foie.
Pour guider le choix des remèdes les plus adéquats parmi tous ceux que l’on vient de citer et qui correspondent à autant de signes, il faut savoir que la psore n’a finalement que cinq médicaments fondamentaux : Sulfur, Graphites, Lycopodium, Sepia et Psorinum.
C’est donc en définissant avec lequel (ou lesquels) de ces cinq profils on est le plus en conformité, et en y ajoutant deux ou trois autres médicaments correspondant à des signes particuliers, que l’on pourra établir un traitement amincissant personnalisé.
- Sulfur subit le coup de pompe de onze heures avec fatigue intense et faim incontrôlable, mais souffre surtout de l’alternance de tous les symptômes décrits plus haut.
- Graphites est constipé et frileux, même s’il préfère l’air frais à la chaleur ou aux lieux confinés. Enfin, son embonpoint menace toujours de s’aggraver.
- Lycopodium est très souvent hépatique, à moins qu’il souffre de troubles urinaires. Lui aussi est frileux, mais présente généralement une amélioration de ses symptômes au froid et une aggravation à la chaleur.
- Sepia s’adresse en grande majorité aux femmes, et surtout à celles présentant des troubles hépatiques, ou biliaires en alternance avec des problèmes urinaires ou gynécologiques. Apparemment indifférent à son entourage, Sepia souffre d’un ralentissement tant physique qu’intellectuel.
- Psorinum se trouve tout simplement dans le cas d’avoir grossi parce que sa frilosité, sa fatigue et autres problèmes de santé étaient améliorés en mangeant.
La sycose
Même si la psore est la diathèse par excellence de la prise de poids, on ne saurait résumer le phénomène à elle seule ; et les trois autres constitutions ont leur part de responsabilité dans l’embonpoint et l’obésité du genre humain.
Cela dit, les traitements de la sycose, du lutéisme et du tuberculinisme ne présentent fort heureusement pas le caractère de complexité de ceux de la psore, et l’on en fait infiniment plus aisément le tour.
Pour ce qui concerne le profil constitutionnel des sycotiques souffrant d’un excès de poids, on le résume généralement en trois mots : cellulite, embonpoint et obésité.
En effet, alors que la psore était caractérisée par l’incapacité d’éliminer les toxines, la sycose, elle, se spécialise dans la rétention d’eau.
Ainsi, pour améliorer le terrain sycotique, le traitement s’oriente-t-il vers une désinfiltration générale des tissus, ce qui, au plan de la cure d’amincissement, se traduit par une perte de 10% du poids en moins d’un an ; ceci n’empêchant pas d’assurer un certain suivi pour maintenir les résultats dans le temps.
Outre la rétention d’eau, on reconnaîtra le sycotique à sa pâleur, à sa transpiration excessive et à ses kystes et autres proliférations tumorales, mais aussi à sa tendance aux infections à répétition, à des réactions excessives à des médicaments comme les antibiotiques, les vaccins, les corticoïdes ou les antidépresseurs, ou à des modifications hormonales ou physiologiques.
Il arrive également que sa prise de poids trouve, très classiquement, un déclencheur dans de graves erreurs d’alimentation, à moins que ce soit dans une intervention chirurgicale ou un choc psychologique.
La sycose est d’ailleurs souvent liée à un état dépressif aggravé par l’humidité.
De toute manière, tous les signes du sycotique sont aggravés par l’humidité !
Un autre signe fréquent, mais non obligatoire, se situe dans une prise de poids démarrant à la saison automnale avec un sentiment pré-dépressif et une gestion anarchique de l’alimentation.
Selon l’importance de l’un ou l’autre de ces signes, on choisira les médicaments de l’embonpoint sycotique parmi les suivants :
- Thuya et Natrum sulfuricum lorsque la rétention est à l’origine de la prise de poids.
- Causticum lorsque l’embonpoint est installé et qu’il y a problèmes hormonaux, infections génitale ou urinaire.
- Dulcamara lorsqu’il y a aggravation au froid et à l’humidité.
- Thuya et Acidum nitricum lorsqu’il y a verrues, kystes, polypes de la sphère ORL, de la vessie ou génital.
- Rhus tox ou Dulcamara avec Thuya lorsqu’il y a douleurs aggravées par l’humidité et améliorées par le mouvement.
Le lutéisme
Souvent incapables de rester fidèles à un but, leur régime ou leur traitement ont beaucoup de mal à être menés à bonne fin, par pure impatience.
Une aide extérieure rassurante leur est donc fréquemment indispensable pour réussir à maigrir.
Au niveau du poids, il arrive souvent que l’enfant soit obèse relativement tôt, quand ce n’est pas à la naissance, et que cette condition s’aggrave par la moquerie de ses petits camarades.
Enfin, curieusement, certains lutéiques perdent quelquefois du poids à la montagne.
Les remèdes homéopathiques de l’obésité et de l’embonpoint de cette diathèse sont Mercurius et Argentum nitricum dans un contexte inflammatoire, à quoi l’on pourra ajouter Hydrastis, Kalium bichromicum et Mezerreum puis, dans un second temps, après évolution, Calcarea fluorica et à nouveau Argentum nitricum en remèdes de fond.
- Lorsque, en plus de l’obésité, il y a troubles vasculaires et notamment hypertension, on conseille Aurum metalicum ou Baryta carbonica.
- En cas de troubles nerveux, Argentum nitricum ou Baryta carbonica.
- Et enfin, pour traiter le surpoids proprement dit, Aurum metalicum, Baryta carbonica et Calcarea fluorica.
Le tuberculinisme
Dernière diathèse, le tuberculinisme est la moins concernée par la prise de poids, bien qu’elle puisse, malgré tout, s’y trouver quelquefois liée.
Le tuberculinique souffre avant tout d’une hypersensibilité nerveuse avec fatigabilité.
Pour le reste, ses symptômes habituels vont de la congestion veineuse à la frilosité, en passant par la constipation et, plus fréquemment encore, les antécédents de problèmes ORL et broncho-pulmonaires.
Enfin, ce qui caractérise essentiellement cette diathèse est sans aucun doute la variabilité extrême de tous ces symptômes.
On la traite le plus souvent avec Sulfur iodatum, Natrum muriaticum et Silicea, éventuellement complétés par une deuxième série de remèdes dont Calcarea phosphorica, Kalium phosphoricum, Natrum phosphoricum et enfin Pulsatilla et Sepia.
Je cite: « Il arrive également que sa prise de poids trouve, très classiquement, un déclencheur dans de graves erreurs d’alimentation,… »
Je pense en effet que c’est là l’ennemi numéro un de la prise de poids, surtout dans une société où le stress nous empêche de prendre le temps de s’occuper de soi.