La précieuse huile de rose musquée du Chili !

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Interview de Maximilien Bustos

Maximilien Bustos, un des pionniers des huiles grasses et premier importateur d’huile de rose musquée du Chili en France, nous dévoile la passion qui l’a animé tout au long de son existence.

Bien plus que le fondateur d’une entreprise qui vend aujourd’hui ses cosmétiques naturels dans le monde entier, il est à l’origine d’une nouvelle voie, basée sur l’introduction des huiles grasses dans les produits de beauté.

 Bustos

Comment avez-vous commencé à à vous intéresser aux huiles et à quel âge ?

Ah oui !… (rires)… Quand j’avais quatre ans, à Temuco au Chili, ma ville natale.

On avait un poulailler dans lequel, parfois, des souris venaient ronger la peau des poussins.

M’apercevant de ça, j’ai confectionné une minuscule cape en découpant tout simplement un bout de tissu de quelques centimètres carré.

Puis je suis allé à la cuisine pour imbiber la cape d’huile et de retour dans mon poulailler, j’en ai recouvert la poussin qui avait le dos massacré.

Ce fut ma première approche des huiles.

Ensuite – je devais avoir 20 ans -, alors que je faisais des études d’ingénieur, j’ai suivi un cours pratique dans une usine qui fabriquait de l’huile de colza.

C’est à ce moment que je me suis définitivement tourné vers les médecines douces et les huiles essentielles… même si les HE ne sont pas les huiles qui m’intéressent le plus en réalité.

Durant les années suivantes, j’ai préféré attendre la chute de Pinochet en dehors du Chili, et j’en ai profité pour prospecter des plantes à huile un peu partout.

De retour, je me suis partagé entre la France et le Chili afin de reprendre mon idée première qui était de confectionner des huiles essentielles.

Les huiles grasses ne vous ont donc intéressé que plus tard ? 

Non, les huiles grasses, qui sont très différentes des huiles essentielles, sont rapidement devenues ma spécialité.

C’est un ami Chilien, producteur de rose musquée du Chili, qui m’a permis de démarrer mon affaire, « Huiles et baumes », en m’apportant un petit bidon de cinq litres de cette huile au moment où je partais en France.

« Prends ça avec toi », m’a-t-il dit, « tu pourras peut-être en vendre à tes élèves ».

C’est comme ça que tout a commencé.

 

Peut-on dire que les « huiles grasses » sont davantage des huiles de beauté que de santé ?

Non, les huiles grasses sont aussi importantes pour la beauté que pour la santé puisqu’elles nourrissent la peau en lui apportant principalement des oméga 3 sous forme végétale ainsi que d’autres photo-nutriments.

Chaque huile a une action bien spécifique sur la santé.

Il y a des huiles comme la Calophyllum inophyllum qui ont une action extrêmement intéressante au niveau de la microcirculation cérébrale et oculaire et qui, dans le même temps, sont merveilleuses pour régénérer la peau.

Il faut bien comprendre que le mode d’action de toutes ces huiles naturelles se démarque radicalement de celui des médicaments conventionnels qui ont en général une action bien ciblée.

Au contraire, une huile va avoir une action multiple, et cela sans provoquer aucun effet secondaire.

 

L’implantation des huiles exotiques en France a-t-elle été facile ?

Quand j’ai commencé à en faire le commerce, en 1990, les huiles végétales recensées se limitaient à l’huile d’olive, de tournesol et de colza.

Les autres étaient encore totalement méconnues.

De plus, dans le secteur de la santé on disait qu’il fallait à tout prix éviter les graisses.

C’est donc dans ce contexte que je me suis battu pour les huiles.

Quant aux cosmétiques naturels, au moment de mon arrivée sur ce marché les actifs généralement proposés étaient des huiles essentielles.

Ce n’est certainement par pour rien que les Anglais les appellent « carrer oils », à savoir « les huiles qui transportent ».

Une fois de plus, il m’a fallu batailler pour parvenir à démontrer l’intérêt des huiles grasses.

Lorsque j’ai importé pour la première fois de la rose musquée du Chili en France, je me souviens qu’il n’y avait aucune catégorie dans laquelle la classer… et qu’elle a fini sous l’étiquette d’huile essentielle.

 

De quelle manière les huiles ont-elles commencé à être intégrées dans les cosmétiques naturels ?

Pour vous donner un exemple, il y a dix ans les produits cosmétiques Weleda étaient principalement basés sur les huiles essentielles.

Depuis, ils ont évolué vers une gamme notamment à base d’huile de rose musquée du Chili.

Ensuite ils s’y sont tous mis, avec l’argousier, l’argan, etc.

Aujourd’hui mes produits sont vendus au Japon, aux Etats-Unis, en Angleterre, en France bien sûr et dans le reste de l’Europe.

Et je dois dire que j’en suis le premier surpris, bien que je connaisse la qualité de ces huiles mieux que quiconque.

En fait, j’ai longtemps cru que les gens ne dépasseraient pas leurs habitudes dans ce domaine.

 

On peut donc considérer que vous êtes un des pionniers des nouvelles huiles végétales ?

Un des pionniers oui, et peut-être le dernier à être en vie.

Quand j’ai fait mes premiers salons, les fabricants traditionnels, me voyant arriver avec des huiles un peu « bizarres » et souvent inconnues, étaient passablement inquiets.

Mais finalement notre « concurrence », ou plutôt notre collaboration, s’est révélée très complémentaire.

Les huiles m’ont passionné dès le début.

J’ai milité et j’ai toujours été un enfant chaque fois un peu plus étonné de leurs résultats spectaculaires sur la santé et la beauté.

Le marché a mis une dizaine d’années à réagir avant qu’un laboratoire commence à s’y intéresser.

Et lorsque j’ai constaté que je n’étais plus le seul à en vendre, cela n’a pas manqué de me faire plaisir… ce qui n’est pas une réaction normale pour un commerçant ! (Rire)

 

Pensez-vous avoir atteint votre objectif ?

En ce qui concerne les cosmétiques, oui !

Je l’ai même dépassé.

J’ai vraiment ouvert la voie à la plupart des laboratoires qui aujourd’hui fabriquent des produits de beauté à base d’huiles grasses.

Cependant il y a encore beaucoup à faire au niveau des phyto-nutriments et de la nutrition de la peau.

 Propos recueillis par Nicolas Send 

 

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De Bouteiller
De Bouteiller
10 années il y a

Contenté depuis des années par le faite d avoir connue jeune la rose musqué du Chili par monsieur Bustos je voudrais le remercier pour son courage et son travail pour les générations futures merci merci

SINI
SINI
7 années il y a

Bonjour,

Je voulais remercier infiniment Monsieur BUSTOS. Grâce à son huile, j’ai retrouvé un beau visage. L’huile rose musquée a effacé toutes mes cicatrices d’acné (je pensais garder à vie ces cicatrices).

MERCI Monsieur BUSTOS !!!!!!