L’allaitement maternel, un bienfait pour la mère et l’enfant

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allaitement maternel du nourrisson

A en croire cette étrange habitude, contractée il y a plus de soixante-dix ans, de nourrir les bébés avec des laits de substitution, on pourrait penser que l’humanité ne fait plus partie de la classe de mammifères.

Pourtant le nourrisson a toujours besoin à la fois de connaître la douceur du sein maternel et de s’alimenter de ce lait parfaitement programmé par la nature pour répondre à ses besoins nutritionnels.

Les bénéfices de l’allaitement

Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler les inconvénients du biberon.

Aujourd’hui, c’est d’une voix unanime que le monde scientifique admet que le lait industriel est très inférieur au lait maternel et qu’il entraîne de graves conséquences sur le plan de la santé publique, de celle de l’enfant et même de celle de la mère.

Tout d’abord, la composition du lait de vache, tant en protéines, glucides et lipides qu’en oligo-éléments, est très différente de celle du lait humain.

Ensuite le lait artificiel ne stimule ni l’appareil immunitaire ni la flore intestinale.

Pire encore, il contient de nombreux éléments très indigestes pour le bébé dont le système digestif est alors constamment stressé et incapable de se défendre.

En conséquences, le lait artificiel favorise :

  les troubles digestifs et rénaux,

  les maladies infectieuses,

  les allergies,

  et même, dans certains cas, l’entérocolite ulcéro-nécrosante du nouveau-né,

  la mort subite du nourrisson,

  certains cancers

  et le diabète insulino-dépendant.

Le lait maternel, lui, est vivant, c’est-à-dire en constante évolution d’une tétée à l’autre.

Le bébé y puise donc des éléments différents chaque jour, et notamment des immunoglobulines et des cellules macrophages qui vont lui permettre de se défendre contre les agents pathogènes et d’éviter nombre de dysfonctionnements physiologiques.

En fait, le lait maternel est un aliment de santé de tout premier ordre.

Et puis, le contact étroit avec la mère fait aussi de la tétée une véritable psychothérapie.

Ou tout au moins assure au bébé une sécurité affective que ne permettra jamais un biberon.

De plus, le sein n’entrave pas le développement correct du palais et des dents, contrairement à la tétine.

Enfin, c’est la santé de la mère elle-même que le biberon met en danger.

Car l’allaitement naturel instaure un équilibre hormonal qui empêche que le retour de couches survienne à peine quelques semaines après la naissance, comme cela se passe en cas d’alimentation artificielle du bébé.

En allaitant son petit, la mère prévient donc à la fois l’anémie et les grossesses rapprochées.

Mais certaines études montrent également que de ne pas allaiter augmente le risque de cancer du sein, de cancer de l’ovaire et d’ostéoporose.

Les recommandations des systèmes de santé publique

Le plus triste, c’est que le biberon coûte en moyenne trois fois plus cher que le sein.

Il faut donc payer pour être en mauvaise santé !

Or, les familles économiquement défavorisées sont les premières touchées par cette mode déplorable.

La collectivité supporte aussi les frais de l’alimentation au biberon, puisqu’elle entraîne un net surcroît de médicalisation, voire d’hospitalisation.

Aux Etats-Unis, par exemple, on estime qu’on économiserait 1,3 milliards de dollars si les bébés étaient allaités au sein.

Enfin, la planète pâtit aussi de ce gâchis, puisque la fabrication et le transport de toutes ces boîtes de lait et de biberons polluent énormément.

C’est pour toutes ces raisons, ajoutées aux troubles de santé, que le monde médical, l’OMS et l’UNICEF notamment, alertent régulièrement l’opinion publique et les gouvernements au sujet des dangers que le lait artificiel fait peser sur l’humanité.

A l’issue d’études statistiques démontrant clairement que la baisse du taux d’allaitement est directement lié à l’augmentation de la morbidité et de la mortalité infantile, des recommandations ont été faites concernant la meilleure alimentation possible pour les enfants, que l’on peut résumer en deux points :

  les six premiers de vie, les bébés doivent bénéficier d’un allaitement maternel exclusif

  jusqu’à deux ans ou plus, les jeunes enfants doivent être allaités tout en recevant des aliments de complément adéquats.

Ceci implique que, dans les six ou neuf premiers mois, ni l’eau, ni les tisanes, ni les jus de fruits doivent entrer dans l’alimentation de bébé.

D’autre part, dans les mois qui suivent, la complémentation de l’allaitement par des aliments adaptés ne doit en aucun cas être assimilée à un sevrage, le lait maternel devant représenter au moins 50% de la ration totale jusqu’à un an, puis un tiers jusqu’à deux ans.

Déclaration d’Innocenti (extrait)

Cette déclaration a été élaborée et adoptée par les participants à la réunion OMS/UNICEF sur « l’allaitement maternel dans les années 90 ».

Elle établit que l’allaitement maternel constitue un moyen sans égal de nourrir l’enfant, qui :

  assure aux nourrissons une alimentation idéale qui favorise leur croissance et leur bon développement

  réduit l’incidence et la gravité des maladies infectieuses, faisant baisser la morbidité et la mortalité infantile

  contribue à la santé des femmes en réduisant le risque de cancer du sein et de l’ovaire, et en augmentant l’intervalle entre les grossesses

  apporte des avantages sociaux et économiques à la famille et à la nation

  donne un profond sentiment de satisfaction à la plupart des femmes pour qui l’expérience est réussie

  et des recherches ont prouvé que ces avantages augmentent si les nourrissons sont exclusivement nourris au sein pendant les six premiers mois de la vie, et si, par la suite, la mère continue de les allaiter tout en leur donnant une alimentation de complément…

Décret 98-688 du 30 juillet 1998 (extrait)

Art. 1er – Toute documentation à but d’information ou d’éducation, tant écrite qu’audiovisuelle, portant sur l’alimentation des nourrissons doit comporter des informations sur :

a/ Les avantages et la supériorité de l’allaitement au sein

b/ La nutrition de la mère et la façon de se préparer à l’allaitement au sein et de le poursuivre

c/ L’éventuel effet négatif sur l’allaitement au sein d’une alimentation partielle au biberon

d/ La difficulté de substituer un allaitement au sein à une alimentation utilisant des préparations pour nourrissons.

Comment allaiter ?

Ce que recommande aussi l’OMS, c’est de s’informer sur le fonctionnement de la glande mammaire et de la tétée.

En effet, leur méconnaissance a entraîné et entraîne encore beaucoup de comportements erronés… jusqu’à celui consistant à nourrir l’enfant au biberon.

Par le passé, bien sûr, on se transmettait de mère en fille un savoir millénaire sur l’allaitement.

Mais aujourd’hui cette connaissance est pratiquement perdue, et se voit remplacée, au pire, par une ignorance totale, au mieux par une connaissance scientifique et des statistiques.

On sait donc que le bébé tète en moyenne huit à douze fois par jour, et que les premiers jours les tétées durent une dizaine de minutes.

Mais ces statistiques ne tiennent évidemment pas compte des particularités.

Par exemple, le bébé en contact constant avec sa mère, comme c’est le cas en Afrique, peut téter tous les quarts d’heure.

En Occident, les bébés dorment plus longtemps et tètent moins fréquemment.

Mais ceci ne veut pas dire qu’ils sont réglés comme des horloges !

Un bébé peut parfaitement s’arrêter de téter dix minutes, puis reprendre le sein.

Faut-il alors compter une ou deux tétées ?

Ce genre de question n’aurait naturellement pas lieu d’être si les Occidentaux n’avaient pas cette manie de vouloir tout contrôler et ce besoin de se rassurer en tentant de rendre tout prévisible.

Dans le système d’allaitement à l’occidental, on compte qu’il faut en moyenne une tétée de dix minutes à chaque sein toutes les trois heures.

C’est peut-être pratique, mais ça ne fonctionne pas comme cela !

En fait, c’est le bébé qui doit indiquer le rythme et la durée des tétées.

C’est en fonction de ses réserves nutritionnelles, de ses besoin alimentaires et affectifs, de son environnement et de sa santé, qu’il va réclamer le sein.

En un mot : l’allaitement doit être réglé à la demande du bébé !

Mais ceci implique la nécessité absolue d’une grande proximité entre l’enfant et sa mère… et d’une parfaite écoute de sa part.

Et le sevrage ?

Le premier conseil que l’on pourrait donner aux mères, c’est de ne pas succomber à cette tendance, également très occidentale, consistant à penser au sevrage pratiquement dès le début de l’allaitement, comme s’il fallait prévoir au plus vite la fin d’une corvée.

Conséquence : beaucoup d’allaitement se terminent sur une espèce de constat d’échec, de regret de n’avoir pas pu allaiter plus longtemps, ou d’impression que le bébé ne voulait plus du sein, tous sentiments une fois de plus dus à une méconnaissance du fonctionnement du sein et du bébé.

Il est vrai que certains bébés relâchent leur intérêt pour le sein entre quatre et cinq mois, vers sept mois et entre neuf et douze mois.

Mais il ne faut surtout pas interpréter cela comme un signe de volonté de sevrage.

Inversement, entre treize et dix-huit mois, le bébé est souvent très attaché à sa mère, et il n’est pas conseillé de le sevrer durant cette période.

D’une manière générale, le sevrage doit être un détachement progressif du sein, programmé par l’enfant… lorsqu’on l’a laissé grandir à son rythme.

Selon Ted Greiner, le mot sevrage recouvre quatre pratiques distinctes :

  l’offre à l’enfant d’autres aliments dans des quantités n’étant pas censées avoir un impact nutritionnel réel

  le don d’aliments dans un but nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement

  le remplacement des tétées par d’autres aliments

  la cessation totale de l’allaitement. 

La chose doit donc être progressive, et ne survenir qu’à partir d’un certain âge.

Les différentes études anthropologiques s’accordent à dire que l’âge naturel du sevrage se situe entre deux et six ans.

La fourchette est large, comme on le voit, ce qui veut dire que le sevrage naturel est un peu une aventure, tout le contraire d’une planification.

 Jean-Baptiste Loin 

Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques pour allaiter, sevrer, alimenter et soigner son bébé naturellement, je vous invite à lire l’ouvrage de Françoise Jourdain : « Une maman bio pour un un bébé bio » en vous rendant sur cette page.

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Sylvie
Sylvie
6 années il y a

Bonjour je voulais répondre mais le lien marche pas lol !!!! car j’ai allaité 6 mois chacun de mes 2 enfants et que du bonheur!!!et cela n’abime absolument pas la poitrine!!!!! Simplement mettre des laits ou crème pour éviter les vergetures Voilà bonne journée .

Corinne
Corinne
6 années il y a

Mon fils, le quatrième de mes enfants, a maintenant 23 ans et je l’ai allaité 6 ans, j’ai du arrêter car il devait partir en classe de mer. J’ai donc profité d’une gastro pour expliquer à mon fils de 6 ans qu’on devait arrêter car le lait de maman n’était plus bon. Cela a été, pour lui comme pour moi, une étape. J’aimais l’avoir sur moi, être en contact avec moi. Il n’est jamais malade longtemps. Vous devez vous dire mais il avait des dents au bout d’un moment, je vous réponds : oui et le pire c’est quand il… Lire la suite »

Jolivet Luce
Jolivet Luce
6 années il y a

Vous avez bien culpabilisé les mères qui comme moi désiraient allaiter mais qui malheureusement ne l’ont pas pu! Après la lecture de vos arguments je vais me sentir responsable de tous les problèmes de santé qu’ils vont rencontrer. C’est bien de faire du proselytisme mais ce serait encore mieux d’être mesuré dans vos propos. Je ne vous remercie pas! ☹️

Réponses Bio
Administrateur
6 années il y a
Répondre à  Jolivet Luce

Luce Bonjour, Il n’est pas ici question de prosélytisme, mais de relayer l’information telle qu’elle est et non pas telle que nous voudrions qu’elle soit. Vous me voyez sincèrement navré d’être le médiateur ayant fait naître ce sentiment de culpabilité, cependant, il me semble que ce sentiment comporte tout de même des côtés positifs : – Tout d’abord il mène souvent à une responsabilisation de sa santé ainsi que de celle des siens, poussant à un questionnement bien souvent révélateur. – Questionnement menant à des alternatives… lorsque l’on ne peut pas allaiter on peut tout de même éviter le pire… Lire la suite »

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