Avec le sujet sur le vin, posté début septembre, j’avais commencé à parler de ces boissons et aliments qui jouissent d’une presse extrêmement favorable… mais qui, au plan diététique, demeurent assez suspects.
En général, dans les années 60 et 70, on en disait beaucoup de mal… avant de se raviser, vers les années 80 et 90, en constatant qu’ils contenaient des substances bénéfiques à la santé.
La question se pose donc encore aujourd’hui : comment se comporter face au chocolat ?
Aliment de santé ou poison ?
Il y a chocolat et chocolat !
Certains sont de qualité médiocre alors que d’autres, comme ceux que l’on fabrique en Suisse par exemple, sont réputés dans le monde entier.
Il existe aussi différentes variétés de chocolats :
→ le chocolat non sucré, à l’état brut ;
→ le chocolat noir, contenant jusqu’à 70% de pâte de cacao ;
→ le chocolat au lait, plus doux et onctueux ;
→ le chocolat blanc, qui ne contient pas de chocolat à proprement parler mais seulement du beurre de cacao et du lait.
Tous ces chocolats, vous vous en doutez, n’ayant pas les mêmes composants, ne présentent pas les mêmes propriétés.
Si l’on se réfère à la teneur en magnésium, souvent mise en avant pour faire valoir les qualités nutritionnelles de cette gourmandise :
→ la poudre de cacao en contient 410 mg/100g,
→ le chocolat noir 293 mg/100g,
→ le chocolat au lait 58 mg/100g.
Au plan des lipides :
→ le chocolat au lait en totalise 34%,
→ la poudre de cacao en contient malgré tout 27%.
Mais il faut aussi savoir que, dans ces lipides, il y a 60% d’acides gras saturés.
Ce qui fait, dans tous les cas, du chocolat un aliment très gras avec d’assez mauvaises graisses.
Il renferme aussi beaucoup de glucides :
→ près de 40% pour la poudre de cacao brute,
→ et plus de 60% dans les autres chocolats.
Cet aliment est donc hypercalorique et ne peut être conseillé en cas de surcharge pondérale.
Mais ses deux plus grands défauts sont une richesse excessive en purines (630mg/100g), et la présence d’un alcaloïde, la théobromine, à l’effet excitant.
Egalement très chargé en acide urique, le chocolat fait aussi le malheur des rhumatisants et goutteux.
Enfin, il s’avère particulièrement indigeste et déconseillé à toute personne souffrant de problème digestifs ou hépatobiliaires.
Le chocolat n’est pas la fève de cacao !
Pourquoi donc certains diététiciens se sont-ils autant entiché de cette curieuse douceur ?
Sans doute parce que les Mayas – qui, rappelons-le, ne consommaient pas de chocolat mais la fève de cacao sous forme de breuvage – considéraient cet aliment comme un véritable médicament.
N’était-il pas, en effet, censé soigner aussi bien l’impuissance que la timidité ou l’apathie, la toux que les brûlures ?…
Quel principe actif contiendrait donc cette fève de cacao pour justifier une telle réputation ?
Eh bien, pour ne pas changer : des polyphénols antioxydants !
Or, ceux-ci s’avèrent capables de protéger le système cardio-vasculaire et d’inhiber l’agrégation plaquettaire.
N’oublions pas non plus que la théobromine, ainsi que d’autres méthylxanthines comme la phényléthylamine et la caféine, sont dotées d’effets antidépresseurs.
De plus, ils stimulent le système nerveux central et améliorent les performances musculaires.
Vous voyez donc sans doute plus clairement, à présent, pourquoi la fève de cacao n’avait aucun mal à être grandement appréciées par les Mayas.
Mais ce qu’il est important de comprendre, c’est que la fève de cacao n’est pas le chocolat.
Ces deux produits n’ont même pratiquement plus rien en commun puisque les bons polyphénols contenus dans la fève disparaissent à 95% au cours de la transformation du cacao en chocolat.
Et comme si cela n’était pas suffisant, les malheureux 5% restant ne peuvent pratiquement plus être absorbés par l’organisme lorsque le chocolat est mélangé au lait.
A noter qu’un phénomène assez proche se produit avec le magnésium – effectivement contenu en grandes quantités dans le cacao – puisque ledit magnésium forme des espèces de « savons » inassimilables par l’organisme à cause… des graisses du chocolat.
En conséquence, on peut dire que les qualités du chocolat sont pleines de défauts !
Pour conclure, mieux vaut donc s’en passer et lui préférer :
→ un bon thé vert pour la stimulation et les polyphénols,
→ la spiruline, les amandes, le germe de blé et le soja pour les apports en magnésium.
Ce qui, bien entendu, n’empêche personne de s’autoriser un petit écart à l’occasion d’une fête !
Ou alors – encore meilleure idée ! – de consommer de la fève de cacao biologique entière, aujourd’hui disponible dans le commerce de la diététique.
Ce n’est évidemment plus du tout une gourmandise, et il faut avoir de bonnes dents mais… c’est indéniablement très stimulant !
Jean-Baptiste Loin
Bonjour,
N’auriez vous pas oublié le chocolat cru dans vos types de chocolat ?
Quelles sont vos sources concernant la teneur en lipide et glucides des différents chocolats ?
Merci d’avance
Marc
Moi qui adore le chocolat… Je m’étais déjà résignée à ne manger que du noir et BIO… Mais m’en passer complètement c’est impossible !
Merci pour vos articles à chaque fois très intéressants !
http://www.cookonly.fr/categorie-bio/epicerie-1/epicerie-sucree