La fabuleuse odyssée des abeilles

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odyssee des abeilles et tresors de la ruche

Pour certains il est scandaleux de « piller » les trésors de la ruche afin de soigner « égoïstement » le genre humain grâce à ses mille bienfaits.

Cependant, pour d’autres, la question est étroitement liée au massacre généré par les innombrables pollutions tueuses d’abeilles, épandues depuis le début de l’ère industrielle en n’offrant que peu d’alternatives aux amoureux de la ruche.

Les uns deviendront apiculteurs amateurs, les autres chercheront à soutenir l’apiculture bio et sauvage par tous les moyens et tout particulièrement en consommant, en fonction de leurs besoins particuliers, les médecines naturelles des abeilles.

Par conséquent le présent hymne aux nymphes ailées de la mythologie grecque n’est pas fait pour plaire à tous, en revanche je le souhaite, il en aidera beaucoup à vivre en harmonie.  

Quel plus grand hommage les hommes pouvaient-ils rendre aux abeilles que d’avoir fait du miel la nourriture des dieux ?

Les Grecs voulurent que l’enfant de Zeus eût deux nourrices : la chèvre Amalthée pour l’allaiter et la nymphe des abeilles Melissa pour le gorger de miel.

La subtile saveur de cet or en fusion enchanta tant le maître de la foudre, qu’il en fit l’ambroisie, céleste recette à base de miel procurant l’immortalité, partageant l’ordinaire de la table olympienne avec d’autres élixirs d’éternité, et l’hydromel, breuvage des rois…

Son fils, Apollon, gavé de cette magique provende depuis son premier souffle, atteignit l’âge de procréer en seulement quatre jours, et de son union avec la nymphe Cyrène naquit Aristée, divinité protectrice des troupeaux et de l’agriculture, qui enseignera aux hommes l’art de l’apiculture.

Le miel fut ainsi honoré par la plupart des grandes civilisations d’Orient et d’Occident, qui y virent un symbole d’abondance, de richesse, de douceur, mais aussi de sagesse et de connaissance.

Pourtant, bien qu’il soit le plus connu et le plus apprécié des produits de la ruche, le miel n’est que l’un des plus modestes miracles dont les abeilles sont capables.

Pour les humains respectant et comprenant les secrets de cette espèce télépathe ne voulant que le bien des hommes, l’hostile ruche farouchement gardée par un essaim de féroces ouvrières, devient alors une véritable officine où s’élaborent de précieux remèdes naturels qu’elles s’avèrent tout à fait enclines à partager.

Les mystères de la ruche

En France, l’abeille noire (Apis mellifica), hyménoptère porte-aiguillon appartenant à la famille de apidés sociaux, populairement dénommée mouche à miel, est l’espèce la plus répandue du genre Apis.

Elle possède un aiguillon inoculateur de venin, mais contrairement aux autres espèces d’abeilles à aiguillon lisse, ce dard barbelé reste fiché comme un hameçon là où il se plante, ce qui entraîne un déchirement organique au niveau de son attache.

Ainsi sa piqûre est-elle toujours mortelle… pour elle.

Lorsqu’elles ne sont pas hébergées par l’homme, c’est à dire enruchées, les abeilles élisent domicile dans les arbres creux ou dans les anfractuosités des murs, à la manière des autres apidés coloniaux réfractaires à la domestication.

Les ruches peuvent abriter des colonies allant de 10 000 à 100 000 individus.

Plus de 99% de la population sont constitués d’ouvrières.

Le reste, hormis l’unique mère pondeuse, la reine, est représenté par les mâles ou faux bourdons.

Après vingt-et-un jours de développement où elle passe par l’état larvaire et la nymphose, l’ouvrière, stérile, sera successivement :

  ventileuse et nettoyeuse du premier au troisième jour,

  nourrice du quatrième au dixième jour,

  cirière et magasinière de miel du onzième au vingtième jour,

  et enfin, butineuse.

Elle vit généralement de trente à trente-cinq jours, sauf si elle naît en fin de saison, lui octroyant un sursis d’hibernation dans la ruche avant de reprendre son butinage au printemps.

Lorsqu’elle est ventileuse, l’ouvrière régule par un battement continu des ailes le taux hygrométrique et la température de la ruche, maintenue avec une remarquable régularité à 30°.

Quand elle devient nettoyeuse, elle évacue hors la ruche les détritus et les cadavres de ses congénères mortes pendant la nuit.

Aguerrie au fonctionnement de la ruche elle deviendra gardienne, défendant la colonie contre tous les intrus mélissophages et apivores guettant la moindre faille.

Comprenant l’importance et la fragilité de la vie elle jouera alors le rôle de nourrice, ingérant du pollen mélangé au miel qu’elle imprègne de la sécrétion de ses glandes nourricières, puis régurgitant ce pain d’abeille non fermenté afin de nourrir rapidement la nouvelle venue.

Et, avant de virevolter au firmament de sa carrière où elle s’imprégnera de l’odeur de chaque fleur, elle pourra encore être cirière, malaxant de ses mandibules une substance blanchâtre sécrétée par ses glandes abdominales, lui permettant de construire un ensemble de rayons constitué d’une multitude d’alvéoles hexagonaux, dont la perfection géométrique demeure un des mystères du génie animal.

Un véritable laboratoire thérapeutique

La butineuse s‘élance haut vers le ciel, puis redescend en tournoyant vers la ruche.

Ce repérage effectué, elle se souviendra toujours de son emplacement initial, et part à la recherche de fleurs mellifères dans un rayon de deux à trois kilomètres.

Pour butiner, elle dispose d’une pièce buccale rétractile, en forme de trompe, lui permettant de lécher et d’aspirer le nectar des fleurs et les résines des bourgeons.

Ses pattes postérieures sont munies de brosses pour récolter le pollen et l’agglomérer en pelotes, et de corbeilles pour le transporter.

Ce pollen est uniquement destiné à la nourriture du couvain, et restitué tel quel.

Comme le pollen, les résines, essentiellement récoltées sur les bourgeons des arbres, ne subissent pas de transformation.

Elles sont seulement mélangées à d’autres ingrédients, cire, huiles, et certains pollens, pour former un amalgame, la propolis, excellent antiseptique naturel aussi bien pour les abeilles que les humains.

Par la suite le nectar, matière première servant à l’élaboration du miel, est emmagasiné dans le jabot de l’ouvrière où, sous l’action d’une enzyme, l’invertase, se produit le processus de mellification.

Le miel

En raison de sa qualité nutritive rarement égalée, le miel est regardé depuis l’antiquité comme l’aliment-remède par excellence.

Toutefois au-delà de son précieux apport nutritionnel et des indications qui en découlent, il présente aussi des propriétés remarquables étendant ses applications thérapeutiques à de très vastes champs.

De la Grèce à la Chine en passant par l’Egypte, la Perse et l’Inde, ses bienfaits ont été vantés par toutes les médecines traditionnelles.

C’est à la nature de ses constituants glucidiques que le miel doit d’être puissamment énergétique, plus édulcorant que le sucre tout en étant beaucoup moins calorique.

Il est composé de près de 80% de sucres qui, pour l’essentiel, sont du fructose et du glucose, glucides directement assimilés par l’organisme, d’où son efficacité pour soutenir les efforts physiques.

Il renferme également :

  des enzymes digestives,

  du potassium,

  du sodium,

  du phosphore,

  du magnésium,

  des vitamines du groupe B : B2, B3, B6 et B9.

Il est à la fois :

  roboratif,

  reconstituant,

  émollient,

  antiseptique,

  antitussif,

  sédatif,

  et laxatif très doux.

Prescrit par les Anciens sous diverses formes contre de nombreuses maladies, c’est avant tout un formidable remède universellement adopté contre :

  la toux,

  l’angine,

  les infections bronchiques,

  la constipation…

Ou encore pour cicatriser les brûlures, les blessures et les ulcères.

Préparation et applications du miel

Le miel est, tout d’abord, à la base des mellites, préparations sirupeuses intégrant une substance médicamenteuse, infusion, décoction ou suc de plante.

Le plus connu est le mellite de rose rouge, ou « miel rosat », utilisé dans les gargarismes astringents.

L’oxymel ou oxymellite, sirop obtenu par cuisson du miel dans du vinaigre, était très employé pour faciliter la digestion après les repas trop copieux et pour protéger en cas d’épidémie de grippe ou de rhume.

En dehors des indications d’ordre général, l’intérêt thérapeutique du miel peut être nuancé suivant la nature de la miellée dominante dont il est issu, car il se charge des principes actifs que les plantes mellifères lui communiquent à travers le nectar.

Ainsi le miel cru, et uniquement cru, s’approprie-t-il les vertus :

  calmantes et tonicardiaques de l’aubépine,

  désinfectantes des voies respiratoires de la bruyère,

  émollientes des voies digestives de l’acacia,

  anti-spasmodiques du tilleul,

  antiseptiques du thym,

  etc.

On pourra ainsi l’employer comme support d’une huile essentielle de la même plante, avec une tisane, dans laquelle on le mettra à la dernière minute pour ne pas altérer ses propriétés, ou encore mélangé à d’autres produits de la ruche pouvant parfois s’avérer moins agréables en bouche…

La gelée royale

On prête des vertus quasi magiques à cette substance à très haut pouvoir nutritif, composée à 80% de fructose et de glucose, qui renferme des protéines, des oligo-éléments et se distingue par une valeur vitaminique très élevée, notamment en vitamines du groupe B et en acide pantothénique.

Généralement conservée dans un petit flacon hermétique protégeant une solution aqueuse jaunâtre, elle se consomme pure et est particulièrement préconisée pour lutter contre :

  retards de croissance,

  asthénies,

  et sénescence.

Mais la gelée royale est également un excellent boosteur du système immunitaire, sous forme de cure automnale qui conviendra à toute la famille pour se préserver des maux de l’hiver.

Riche en acide pantothénique ou vitamine 5, elle participera voire restaurera la santé et la beauté de la peau.

La propolis

Glu résineuse antiseptique et antibiotique que les abeilles récoltent sur les bourgeons pour aseptiser leur ruche et la protéger des microbes, la propolis est un remède naturel certes moins connu, mais pourtant aussi ancien que le miel.

Sa puissance thérapeutique est liée à sa richesse en flavonoïdes, pigment aux nombreux pouvoirs thérapeutiques issu du royaume végétal.

Par ailleurs la propolis renferme :

  des huiles essentielles,

  du carotène,

  de la vitamine B3.

Ainsi que de nombreux oligo-éléments :

  aluminium,

  argent,

  chrome,

  nickel,

  zinc,

  manganèse,

  magnésium…

En plus de son rôle bactéricide lui permettant, en bains de bouche, de détruire le staphylocoque et les bactéries formant la plaque dentaire, c’est un super complément alimentaire.

Le pollen frais

Concernant l’apport vitaminique, c’est de loin le pollen qui se montre le plus généreux des produits de la ruche.

Très riche en vitamines du groupe B, qui y sont toutes représentées, ainsi qu’en vitamines C, D, E et provitamine A, il contient en fonction de son origine un large éventail d’éléments minéraux où l’on retrouvera souvent :

  potassium,

  magnésium,

  calcium,

  phosphore,

  silicium,

  soufre,

  fer,

  manganèse,

  cuivre,

  et or.

Il recèle aussi des acides aminés, des enzymes et de la rutine, facteur vitaminique P, et joue le rôle de probiotique.

Cette diversité difficile à réunir en un seul aliment, fait du pollen un complément alimentaire tonifiant et revitalisant de tout premier ordre, que l’on doit impérativement consommer frais, c’est à dire non déshydraté, pour en retirer tous les bienfaits.

Certains l’apprécieront tel quel tandis que d’autres le préféreront mélangé avec un fuit de saison ou une compote de pomme pour les enfants.

Le pain d’abeilles

En rentrant chez elle, chargée de butin, l’ouvrière va fabriquer un alicament encore plus protéique et digeste que le miel et le pollen réunis.

L’opération consiste simplement à disposer une couche de pollen dans le fond d’une des nombreuses alvéoles de la ruche, la tasser à l’aide de sa tête, puis la recouvrir de miel, en renouvelant l’opération jusqu’à ce que l’alvéole soit complètement garnie.

Contrairement aux autres, les alvéoles contenant ce mélange ne seront pas scellées par la cire mais simplement recouvertes d’une fine couche de miel, entraînant un processus biochimique absolument remarquable créant ainsi le pain d’abeilles. 

Cet aliment ultra riche destiné à la croissance éclair des abeilles, sera utile pour la santé humaine dans des circonstances aussi nombreuses que variées et bien qu’il soit absolument sans risque d’effets secondaires et conseillé pour tous, il conviendra plus particulièrement encore en cas de :

  constipation chronique,

  surpoids,

  arthrite rhumatoïde,

  anémie,

  pneumonie,

  infection bactérienne,

  naissance prématurée,

  problèmes de lactation,

  dyslipidémie,

  allergies,

  insuffisance rénale,

  fragilité gingivale,

  mauvais fonctionnement des glandes surrénales,

  troubles cutanés,

  stress,

  activités sportives,

  troubles de la croissance,

  défaillances immunitaires,

  hépatites chroniques,

  et vieillissement prématuré.

La cire et le venin

Outre son emploi industriel pour la confection de bougies ou d’encaustique, la cire a connu des usages médicaux, entre autres comme stimulant stomacal et neutralisant de substances toxiques.

Quant au venin d’abeille, qui renferme un principe de nature alcaloïdique, une hémolyse et de l’histamine, il sert de base à des médicaments à indication rhumatologique, à des pommades révulsives et analgésiques, et il est utilisé par la médecine homéopathique… mais c’est un tout autre sujet.

 Jean-Baptiste Loin 

Pour retrouver rapidement les différents produits de la ruche, je vous invite à suivre ces liens : 

  le miel

  la propolis

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Alain
6 années il y a

C’est toujours un plaisir de lire vos articles!
Merci

Jean-François
Jean-François
6 années il y a

Merci pour toutes ces riches informations.
Cdt

Gugliottarichard
Gugliottarichard
6 années il y a

Très bel article vous avez oublié l essentiel (les sens ciel) elles fournisse au corps des PHAGES qui combattent bactéries virus et autres c’est l’équilibre de la nature

Michele
Michele
6 années il y a

MERCI !

Ronald
6 années il y a

Merci pour cet excellent article très complet en tant qu’apiculteur traditionnel amateur , je propose le minimum d’intervention sur la ruche afin de ne pas stresser ni polluer d’avantage le milieu stérile qu’est le cœur de la ruche ?