La prêle, comme vous ne l’avez jamais connue

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A quoi sert la prêle ? Quelles sont ses vertus ? Une source naturelle de silice exceptionnelle

Faisant partie des rares plantes ayant survécu à la préhistoire, l’apparition de la prêle dans la flore terrestre remonte à près de 300 millions d’années.

Et ce n’est d’ailleurs certainement pas son grand âge qui la rend moins active ou moins vivace que d’autres espèces sauvages, bien au contraire.

Descendante de plantes encore plus anciennes et majestueuses atteignant la cime des arbres, la prêle est principalement connue pour son étonnante capacité à capter et à restituer un minéral indispensable à la santé des os, des articulations et des tissus organiques : la silice.

Cependant bien que ses cousines et ancêtres aient aujourd’hui quitté leur forme vivace pour former les plus importants gisements de charbon au monde, il lui reste encore quelques lointains parents dont la fougère qui, comme elle, a subi une nanification considérable pour mieux s’adapter à l’époque moderne, passant de plusieurs mètres de haut à moins d’un mètre.

Une adaptation qui lui aura permis de survivre jusqu’à notre ère sans faire de compromis sur sa composition ou ses vertus.

Un végétal plus ancien que l’humanité, au service de l’humain

Connue de tout temps par à peu près toutes les civilisations du berceau indo-européen et de l’Afrique du nord, la prêle était jusqu’au XVIème siècle baptisée de mille noms dont, entre autres :

  herbe à récurer, parce qu’elle servait à lustrer les métaux précieux,

  queue de cheval, parce qu’on l’attachait à la queue des chevaux pour éloigner les mouches,

  queue de chat, pour éloigner les insectes et les mouches, mais peut-être aussi les puces,

  queue de rat, sans doute pour la ressemblance des tiges stériles avec la queue des rats,

  queue de renard, peut-être pour la similitude des tiges feuillues avec la queue en panache de cet animal.

Ce n’est qu’en 1753 que le savant suédois Carl Linnæus publie une des premières et plus importantes classifications de plantes avec quelques 6000 espèces, dont la prêle, provenant du latin asper signifiant âpre, rude, ou rugueux.

Notons que le terme asper servira également de base au mot français « aspérité » recensé dans le « Dictionnaire de mots nouveaux » publié en 1845.

Mais comment une plante aussi précieuse et ancienne pourrait-elle être qualifiée de rugueuse ?

Parce qu’elle est sauvage et qu’elle pousse à des endroits peu fréquentables, comme les talus et bords de routes ?

Non, c’est en fait à cause de la silice, à l’aspect rugueux et au goût amer, qu’elle absorbe et rejette en quantité non négligeable tout au long de son existence. 

Une des dernières sources de silice végétale

Nombreux sont ceux affirmant aujourd’hui que la prêle est un des rares végétaux à contenir de la silice.

Et bien je pense pour ma part que cette affirmation est à la fois vraie et fausse, dans la mesure où ce ne sont pas les végétaux qui en sont dépourvus, mais plutôt l’environnement dans lequel ils poussent.

En réalité les pourvoyeurs de silice sont aussi variés que nombreux, puisqu’on en trouve dans :

  les céréales, mis à part le maïs,

  le millet,

  le sucre de betterave et de canne,

  le pollen,

  l’ail,

  l’échalote,

  le radis,

  le pissenlit,

  le topinambour,

  l’olive,

  ainsi que la peau de la plupart des fruits.

Mais selon Jean Valnet, père de l’aromathérapie moderne  :

« On comprend qu’actuellement, il y a de très nombreuses carences d’apport.

Ces carences disparaîtront le jour où seront remises en honneur les cultures et l’alimentation biologiques, comme nombre de spécialistes le demandent depuis longtemps ».

Mais cette réflexion qui date des années 60 ne pouvait anticiper les travaux de Claude Bourguignon sur « l’état des sols » expliquant, preuves scientifiques à l’appui, que même les parcelles cultivées en bio sont désormais peu fécondes avec seulement 10% de leur activité microbienne encore intacte.

C’est ainsi que la prêle des champs, plante sauvage par excellence, est une des dernières gardiennes de cette précieuse silice.

Composition de la prêle des champs

Contrairement à de nombreuses autres espèces, ce ne sont pas les plants fertiles qui sont utilisés en médecines naturelles, mais les plants stériles. 

Ces tiges inodores et amères sont bel et bien dotées d’une extraordinaire force thérapeutique.

Effectivement, la prêle des champs contient :

  des flavonoïdes,

  des saponines, dont l’équisétonine,

  de la vitamine C,

  de l’équisétine, un complexe d’alcaloïdes contenant de la palustrine,

  du calcium,

  du potassium,

  du magnésium,

  et des thiaminases, qu’il faut absorber avec modération dans la mesure où ils chélatent la vitamine B1.

Mais c’est bien entendu sa très forte teneur en silice, étant l’un des douze éléments majeurs de la composition du règne animal, qui la rend si exceptionnelle.

Chez un adulte en bonne santé on peut trouver jusqu’à 7g de silice, soit deux fois plus que le fer.

Localisée principalement dans le pancréas, elle est aussi présente dans :

  la rate,

  le foie, 

  les reins,

  et le cerveau, où on ne la trouve toutefois qu’à l’état de traces infinitésimales.

Si elle joue un rôle prépondérant pour la santé : 

  des os,

  des tissus,

  de l’équilibre vasculaire,

  du système nerveux,

  et de l’appareil respiratoire ;

Elle favorise également :

  l’élimination des déchets,

  l’assimilation du phosphore et du calcium,

  la détoxication de l’organisme,

  tout en prenant soin de ne pas éliminer le potassium et le sodium lors du processus de purification qu’elle déclenche.

Les usages traditionnels de la prêle des champs

Utilisée depuis longtemps pour traiter de très nombreuses pathologies, la prêle des champs ou Equisetum arvense, fait partie de ces plantes détenant bien plus de preuves empiriques que scientifiques de leur efficacité.

Ce qui n’a pourtant pas empêché certains chercheurs comme Louis Pasteur d’être parfaitement convaincus que « l’action de la silice en thérapeutique est appelée à jouer un rôle grandiose ».

Ainsi en médecine traditionnelle chinoise, la prêle est utilisée pour tonifier l’énergie du méridien du Rein, circulant de la plante des pieds jusqu’à la clavicule et formant avec le méridien du Cœur, le grand méridien Shao Yin.

Pour toutes les autres pharmacopées de l’antiquité à nos jours, elle a des propriétés :

  astringentes,

  antiseptiques,

 → détoxifiantes,

  dépuratives,

  diurétiques,

  hémostatiques,

  cicatrisantes,

 reminéralisantes,

  revitalisantes pour les cheveux, les ongles, la peau et les muqueuses,

  stimulantes pour la synthèse du collagène,

  reconstituantes pour le cartilage,

  assouplissantes pour les tendons,

  consolidantes pour la structure osseuse,

  tonifiantes, surtout en hiver,

  et permettant l’entretien de la moelle osseuse, des ganglions lymphatiques et de la rate.

Les propriétés thérapeutiques de la prêle des champs

Compte tenu de ses nombreux usages, il va de soi que l’apport en silice de la prêle joue un rôle prépondérant dans autant d’affections, dont :

  les croissances difficiles, dont les retards d’ossification et de dentition, le rachitisme, la déminéralisation, l’asthénie, les faiblesses générale, la sénescence,

  les affections cutanées, à savoir les plaies difficiles et longues à cicatriser, l’ulcère, l’ulcère fongueux, l’ulcère variqueux, l’inflammation, les démangeaisons, le prurit, les dartres, l’eczéma, l’acné, la transpiration des pieds, les contusions et les vergetures,

  les troubles urinaires et rénaux, notamment la cystite, les œdèmes de l’appareil urinaire, l’énurésie, les néphrites, la lithiase rénale, les coliques néphrétiques, l’hématurie, l’oligurie et l’albuminurie,

  les troubles digestifs, comme l’aérophagie, la diarrhée et la dysenterie,

  les affections bucco-dentaires, telles que les aphtes, les gingivites, les pharyngites, les maux de gorge et les caries,

  les pathologies hémorragiques, dont l’hémoptysie, les hémorroïdes, les hémorragies viscérales, les hémorragies utérines, l’épistaxis, et même pour réduire le flux sanguin des plaies ouvertes,

  les problèmes œudémeux, dont l’ascite, l’hydropisie, la cellulite ou la rétention d’eau,

  les troubles locomoteurs, tels que les rhumatismes, l’arthrose, la goutte, les fractures, les lésions osseuse, l’ostéite, les lumbagos et les douleurs dorsales, 

  les troubles cardiovasculaires, dont l’hypertension et  l’artériosclérose,

  le vieillissement cutané, en application externe ou en mélange dans des crèmes de beauté maison, pour estomper les rides et ridules ou réveiller les teints blafards.

Mais aussi pour aider à prévenir ou à guérir :

  la tuberculose,

  le diabète,

  le cancer,

  et les règles insuffisantes.

Comment utiliser la prêle ?

Comme toutes les plantes sauvages que l’on peut facilement se procurer, la prêle compte de nombreuses applications phytothérapiques partagées entre :

  les infusions et décoctions,

  les extraits de plante fraîche,

  les teintures alcooliques,

  les poudres de plante,

  le suc,

  et les cataplasmes de plantes fraîches.

Cela dit, avant d’en cueillir n’importe où, soyez vigilant sur l’état de pollution des sols où la prêle pousse.

Effectivement, son fort potentiel d’absorption rend particulièrement toxiques les prêles poussant dans les champs traités, près des nappes phréatiques polluées ou des autoroutes.

Qui plus est, les désherbants chimiques favoriseraient la pousse de la prêle, mais une prêle, vous vous en doutez, qui fera plus de mal que de bien.

C’est pourquoi, à défaut de connaître toutes les pollutions présentes dans l’environnement, j’opterai personnellement pour un extrait de plantes fraîches à base de prêle des champs biologique.

Cette formule comporte un grand avantage, celui de pouvoir être utilisée aussi bien par voie interne qu’externe et donc servir pour toutes les applications vues précédemment.

Contre-indications

Au cas où vous auriez opté pour une cueillette ou une culture contrôlée de la prêle afin de la consommer en infusion, prenez garde à ne pas utiliser de métaux dans sa préparation, puisqu’une simple cuillère en métal peut la dévitaliser complètement.

Il serait alors préférable de vous munir par exemple d’une casserole émaillée et d’une cuillère en bois.

Et comme nous l’avons vu, les thiaminases contenues dans la prêle dégradant la vitamine B1, il peut être contreproductif de prolonger votre cure outre mesure. 

Par ailleurs, un surdosage de silice est grave puisqu’il peut provoquer la silicose, connue aussi sous le nom de « maladie des mineurs ».

C’est pourquoi il est préférable de ne pas dépasser des cures épisodiques de trois semaines, suivies d’au moins une semaine de repos, afin de laisser suffisamment de temps à l’organisme pour purger les excédents.

Par exemple, c’est ce que l’on peut envisager durant une grossesse et les mois suivant un accouchement.

A noter qu’il existe cinq autres espèces de prêles qui, bien qu’elles contiennent elles aussi d’importantes doses de silices, sont combinées à des alcaloïdes toxiques.

On compte parmi elles :

  la prêle des bois,

  la prêle des marais,

  la prêle d’hiver,

  la prêle des fleuves,

  et la prêle ivoirine ou grande prêle.

 Jean-Baptiste Loin

Pour vous procurer un extrait de plante bio et fraîche de prêle des champs, rendez-vous sur cette page.

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Dany
Dany
7 années il y a

Merci

Indhira
Indhira
7 années il y a

Merci bcp

Esther
Esther
7 années il y a

je vous remercie,j’utilise depuis x années les produits à base de prèle merci cordialement

Sylvain
Sylvain
7 années il y a

Merci

Alain
Alain
7 années il y a

Merci pour toutes vos informations qui m’intéresse beaucoup. Je voudrai savoir comment bien distinguer la prêle des champs des autres ???Par avance merci pour votre réponse
naturellement vôtre

Loïc
Loïc
7 années il y a

Bonjour,
Merci pour cette information sur la prêle.

Christine
Christine
7 années il y a

Merci je lis vos articles avec grand intérêt. Bonne journée

Dominique
Dominique
7 années il y a

Merci .

Fatima
Fatima
7 années il y a

merci

Joelle
Joelle
7 années il y a

Merci