La spiruline, une micro-algue à échelle humaine

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Consommée depuis toujours en Afrique, en Asie, en Inde et en Amérique centrale, la spiruline est une algue tout à fait extraordinaire à l’amplitude nutritionnelle si complète qu’on la considère comme un puissant super aliment à l’avenir extrêmement prometteur.

Malheureusement, comme pour beaucoup d’autres produits représentant un tel intérêt, l’industrie agro-alimentaire s’est empressée de mettre en œuvre des productions de spiruline conditionnée dans des usines, complètement dénaturée, ne conservant rien de ses propriétés initiales, et s’avérant souvent une source d’intoxications favorisant le développement de différentes maladies et cancers. 

Une sagesse oubliée

Arthrospira platensis, dite la spiruline, appartient à la famille des cyanobactéries ayant joué un rôle majeur dans la formation de l’atmosphère terrestre ces derniers 3,5 milliards d’années, grâce à leur capacité tout à fait surprenante à transformer gaz carbonique et eau en matière organique.

Selon certains chercheurs, la majorité de l’oxygène généré par la photosynthèse ne viendrait pas des arbres ou des plantes, mais des micro-algues.

Autrement dit sans ces petites bactéries, la vie telle qu’on la connaît n’aurait pas pu se développer sur terre.

Elle fut redécouverte en 1524 par un missionnaire espagnol franciscain décrivant la manière dont elle était récoltée par les Aztèques autour du lac Texcoco, et consommée sous forme de gâteaux, pourtant les Occidentaux ne comprirent que bien plus tard l’importance d’un apport nutritionnel aussi vaste.

Les Mayas, pour leur part, allaient jusqu’à la cultiver par le biais d’ingénieux réseaux de voies navigables.

Puis elle disparut progressivement des habitudes lorsque les anciennes civilisations furent achevées, avant de réapparaître, quelques siècles après, avec les méthodes traditionnelles de culture qui furent remémorées et partagées.

Tandis qu’à Auroville, dans le sud de l’Inde, on y cultive patiemment et à l’ancienne dans une eau contrôlée parfaitement pure, récoltée à la main et séchée au soleil, cette précieuse source de protéines et d’oligo-éléments qui sera vendue au profit d’écoles et O.N.G. dans le respect du plus parfait commerce équitable…

La grande majorité des spirulines fabriquées à l’heure actuelle ne sont que de pâles copies de l’authentique algue que les natifs de la tribu Kanembou, au Tchad, rares rescapés ayant conservé cette ancienne sagesse, appellent le dihé, qu’ils transforment en galettes traditionnellement servies avec du millet et un accompagnement épicé.

Alors que cette plante a précédé la naissance de l’Homme en se développant naturellement dans certains lacs alcalins, riches en minéraux, dans des eaux chaudes et peu profondes, elle a ensuite nourri d’antiques peuplades ayant développé un mode d’emploi et une connaissance rare, que peu de producteurs respectent encore.

Mais si son développement n’est pas contrôlé, comme toutes les algues la spiruline risque de capter les métaux lourds présents dans son environnement et de troquer ses propriétés salvatrices en grave source d’intoxication.

Une richesse à part

Se reproduisant très rapidement, la spiruline est l’un des plus anciens micro-organismes répertoriés et son principal avantage réside dans son incroyable richesse en nutriments, puisqu’elle contient :

  entre 55% et 70% de protéines,

  environ 15 % de glucides,

  moins de 6% de lipides,

  2% de fibres,

  des omégas 6.

Pour ce qui est des vitamines et minéraux, en voici la teneur pour 10 grammes, avec à côté le pourcentage correspondant par rapport aux apports journaliers recommandés par les nutritionnistes :

  14 mg (460 %) de bêta-carotène, important pour la croissance, la vision et la santé de la peau

  1200 UI (300 %) de vitamine D, essentiel à la construction osseuse et à l’immunité

  0,2 mg (250 %) de vitamine K, utile à la coagulation sanguine

  0,35 mg (23 %) de vitamine B1 (thiamine), participant à l’équilibre des systèmes nerveux et musculaire

  0,4 mg (23 %) de vitamine B2 (riboflavine), aidant à conserver la jeunesse de la peau

  0,01 mg de vitamine B6 (pyridoxine), impliquée dans le métabolisme des acides aminés, c’est à dire l’assimilation des protéines

  0,02 mg (330 %) de vitamine B12 (cobalamine) partiellement assimilable

  1 mg (10%) de vitamine E, antioxydant naturel de tout premier ordre

  15 mg (80 %) de fer, essentiel à la formation de globules rouges, au transport de l’oxygène, et fondamental pour la résistance aux infections, à la fatigue et au stress

  40 mg (10 %) de magnésium, indispensable à l’équilibre nerveux, aux muscles et au système immunitaire

  0,5 mg (25 %) de manganèse, antioxydant utile au métabolisme des glucides et des lipides

  80 mg (8%) de phosphore, intervenant dans la croissance et la mémoire

  0,025 mg (16%) de chrome, nécessaire au métabolisme des glucides

  70 mg (7%) de calcium, participant à la solidité du squelette et des dents, ainsi qu’à la sphère nerveuse et musculaire

  0,01 mg (14 %) de sélénium, antioxydant, détoxiquant et immunostimulant

  140 mg (5%) de potassium, garantissant la perméabilité des membranes cellulaires et une bonne oxygénation du cerveau

  0,3 mg (3%) de zinc, antioxydant, indispensable au système immunitaire et à la croissance.

La spiruline contient une quantité extrêmement intéressante de pigments, avec notamment de la chlorophylle, des caroténoïdes, mais surtout de la phycocyanine, « l’or bleu » de la spiruline, qui fait l’objet d’études mettant en valeur sa capacité à :

  favoriser la production des globules rouges, blancs et des plaquettes,

  stimuler le système immunitaire,

  stopper la phase de développement des cellules responsables de la leucémie myéloïde chronique ou aiguë,

  protéger des radicaux libres, 

  inhiber certains virus aussi puissants que ceux de la rougeole, de la grippe A, des oreillons, de l’herpès simplex ou du VIH,

  et détoxiquer la sphère hépatique, ce qui s’avère particulièrement utile en cas de chimiothérapie.

Elle apporte aussi de nombreux acides aminés :

  Alanine : 0,47 g

  Arginine : 0,43 g

  Acide aspartique : 0,61 g

  Cystine : 0,06 g

  Acide glutamique : 0,91 g

  Glycine : 0,32 g

  Histidine : 0,10 g

  Isoleucine : 0,35 g

  Leucine : 0,54 g

  Lysine : 0,29 g

  Méthionine : 0,14 g

  Phénylalanine : 0,28 g

  Proline : 0,27 g

  Sérine : 0,32 g

  Thréonine : 0,32 g

  Tryptophane : 0,09 g

  Tyrosine : 0,30 g

  Valine : 0,40 g

Et des acides gras essentiels tels que l’acide linoléique (AGL ou GLA), qui, en facilitant la production de la prostaglandine E1, entraîne de nombreux effets bénéfiques comme :

  la prévention des accidents vasculaires cérébraux et des crises cardiaques,

  l’amélioration de la circulation sanguine,

  l’abaissement du cholestérol,

  la protection des articulations en prévenant et gérant les inflammations,

  et la régulation du système nerveux.

Mais ce n’est pas tout, puisque les fameux SOD (Superoxyde-dismutase), enzyme antioxydante des plus efficaces contre les effets des radicaux libres, peuvent également être trouvés en quantité raisonnable dans sa composition.

Il est donc clair qu’il s’agit là de l’un des aliments les plus complets qu’offre la nature, que ce soit dans le monde végétal ou animal.

Mais par-dessus tout, la pureté de son incomparable structure lui permet d’être quasiment instantanément assimilable par l’organisme, que ce soit celui d’un enfant ou d’une personne âgée.

Cependant, en plus de son apport quotidien en tant que complément alimentaire, ou mélangée à des jus, la spiruline pourra dans certains cas faire l’objet d’une cure plus spécifiquement poussée.

Qui devrait absolument faire une cure de spiruline ?

Dans un monde où la consommation de viande devient de plus en plus problématique, tant sur le plan économique, écologique, qu’éthique… c’est sans doute sa teneur inhabituelle en protéines qui la rend si prometteuse.

Ne serait-ce que pour cette raison, mais en réalité pour beaucoup d’autres, une cure devrait s’imposer en renfort et prévention pour :

  les végétariens, végétaliens, crudivores,

  les femmes enceintes ou allaitantes,

  les enfants et adolescents en pleine croissance,

  les sportifs,

  les travailleurs de force,

  les convalescents,

  et les personnes âgées.

En revanche, elle sera déconseillée en cas de phénylcétonurie, d’hémochromatose, de prise de médicaments anticoagulants ou d’insuline, auxquels cas il sera préférable de demander l’avis d’un thérapeute.

Pour tous les autres et même en l’absence de cure, il est possible de considérer la spiruline comme un apport nutritionnel, dont dix grammes remplacent par exemple :

  6 carottes crues avec son bêta-carotène,

  234 grammes de viande rouge avec son fer, qui est aussi six fois plus assimilable,

  2 tranches de jambon avec ses protéines,

  2 betteraves et demie avec son magnésium,

  1 cuillère à soupe d’huile d’olive avec sa vitamine E.

De sorte que, dans les régions du monde où l’accès à une alimentation équilibrée n’est pas ou seulement partiellement assuré, la consommation de spiruline constitue une véritable bénédiction pour les enfants et les individus souffrant de carences.

Certaines études montrent que trois grammes de spiruline par jour pendant quatre à six semaines suffisent à guérir les troubles de malnutrition.

D’ailleurs pour les connaisseurs, la spiruline est depuis longtemps déjà synonyme d’alimentation saine et de protection de l’environnement, et c’est ainsi qu’elle a su retrouver toute sa place dans nos habitudes.

Malheureusement, nos habitudes sont surveillées par des industries prêtes à dupliquer la moindre molécule ou principe actif afin d’en détenir les brevets permettant de le commercialiser.

La spiruline générique, détruite, contaminée, voire irradiée

La culture de la spiruline nécessite peu d’espace de culture, environ trente fois moins que le soja, et trois cent fois moins que le bétail, ainsi que beaucoup moins d’eau.

L’industrie agro-alimentaire s’est donc empressée d’armer des usines en produisant des tonnes à la chaîne, dans des conditions déplorables tuant toute vie présente dans cette algue si délicate, qui se retrouve victime de son succès.

C’est la raison pour laquelle de nombreuses productions de spirulines pouvant drainer des métaux lourds et autres produits toxiques, inondent aujourd’hui le marché. 

Sachant qu’une véritable culture artisanale et traditionnelle nécessite une eau parfaite étant la plus proche possible des conditions de prolifération de son milieu naturel, à savoir :

  riche en minéraux,

  alcalin et salé,

  exempt des conditions favorables au développement de bactéries indésirables,

   et l’assurance d’un environnement sain où l’eau n’entre au contact d’aucun métal ni substance nocive.

Par conséquent, lorsque la qualité de l’eau est mauvaise, de gros industriels d’une quantité de pays de plus en plus vaste, décident de pratiquer l’ionisation ou irradiation, dans le but de détruire les risques de contamination, et par la même occasion la valeur nutritionnelle du produit.

Mais ce n’est même pas le plus inquiétant !

Ce qu’il y a de plus inquiétant, c’est le contact de cette spiruline industrielle avec les radiations dont elle se charge pour se transformer en vecteur propice au développement de cellules cancéreuses. 

Quand bien même l’ionisation de la spiruline représente un grand problème, ce n’est donc pas le seul. 

La zone géographique dans laquelle elle est cultivée peut s’avérer tout aussi problématique, comme c’est par exemple le cas au lac de Chenghai dans le Yunnan qui représente 40% de la récolte mondiale, dont la spiruline vendue contient un taux de plomb dépassant les 820% du maximum autorisé.

Et c’est encore loin d’être tout, puisque la principale technique de séchage mise au point par les industriels repose sur l’atomisation, ayant pour but d’accélérer les processus de fabrication tout en améliorant rendement et bénéfices.

Ce qui ne manquera pas d’atomiser en même temps les nutriments encore présents en les projetant sous forme de micro-gouttelettes sur des parois métalliques chauffées à plus de 100°C.

Mon propos n’étant bien évidemment pas de condamner toutes les spirulines, mais plutôt d’appeler à la plus grande prudence, dans la mesure où très peu répondent encore vraiment au nom de spiruline.

S’il reste parfois quelques protéines et minéraux dans les fabrications industrielles, un pigment tel que la phycocyanine, pour ne citer qu’elle, qui agit sur les cellules embryonnaires de la moelle osseuse, lesquelles sont essentielles aux leucocytes composant le système immunitaire cellulaire, et aux globules rouges oxygénant le corps, est pratiquement éradiquée lors de tels processus de fabrication.

Son taux peut ainsi varier entre plus de 15% dans une production de haute qualité, et moins de 1% dans des productions industrielles chinoises se permettant de proposer des prix cassés apparemment très attractifs.

Comment reconnaître une bonne spiruline ?

L’un des secrets pour juger de la qualité de votre spiruline c’est tout simplement à travers son goût : plus il est fort et désagréable, moins elle sera naturelle.

Au contraire, plus elle sera douce, discrète voire presque sucrée, plus elle sera de bonne qualité.

À de très rares exceptions près, je conseillerai personnellement d’éviter les comprimés qui non seulement sont liés à des processus industriels dommageables pour la qualité du produit, mais en plus cachent souvent une spiruline médiocre qui serait sans doute immangeable directement sous forme de poudre ! 

De manière générale, il semble plus prudent de préférer les brindilles, qui présentent l’avantage de pouvoir être :

  goûtées, pour juger immédiatement de la qualité de la spiruline,

  et utilisées dans des recettes (jus, pâtes à tartiner, potages, salades…)

Vous trouverez de délicieuses recettes à la spiruline en cliquant ici

Pour en conserver toutes les vertus, il est indispensable qu’elle soit conditionnée dans le cadre d’une culture artisanale et traditionnelle, où l’on se contente de :

  la récolter,

  la faire sécher à basse température,

  et la mettre dans son récipient.

Les manipulations supplémentaires nécessaires au conditionnement en comprimés lui font perdre non seulement beaucoup de ses qualités, mais nécessitent certains additifs comme :

  de la vitamine C artificielle,

  du carbonate de magnésium,

  de la silice colloïdale,

  de la gomme de cellulose,

  de la gomme de guar,

  de l’acide stéarique végétal,

  du dioxyde de silicium,

  du stéarate de magnésium,

  du mannitol…

Je ferais cependant une exception pour les comprimés de la spiruline de Julie, qui sont compressés à basse température et absolument exempts de tout additif.

La vitamine manquante

Malgré la longue liste des nutriments qu’affiche la spiruline, elle ne contient pas de vitamine C, l’une des plus importantes, indispensable à bien des processus métaboliques tels que :

  l’absorption du fer,

  l’organisation des défenses immunitaires,

  la lutte contre l’oxydation des cellules…

Comme tout le monde a besoin de vitamine C, l’association de la spiruline avec l’Amla, l’une des plus exceptionnelles sources de vitamine C, s’avèrera la plupart du temps très intéressante. 

Une manière très appréciable de fournir une base énergétique et nutritionnelle adaptable à tous les régimes.

Jean-Baptiste Loin 

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certifiée biologique

cultivée et récoltée en France (Gironde)

séchée à basse température

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13 Commentaires
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Alice
Alice
7 années il y a

Merci beaucoup pour cet article super intéressant !!!
Très bonne continuation.

i
i
7 années il y a
Répondre à  Alice

Bonjour je voudrai savoir au sujet de la spiruline si c’est vrai que sa consommation n’est pas recommandée aux fumeurs

Merci

Herve
Herve
7 années il y a

Merci! excellent article.

Dominique
Dominique
7 années il y a

merci pour ces super infos

Kheir
Kheir
7 années il y a

Vous méritez un grand MERCI , et encore fois , je vous remercie infiniment.

evyitty
evyitty
7 années il y a

MERCI

Elisabeth
Elisabeth
7 années il y a

Merci!!!

Lisa
Lisa
7 années il y a

Mercii pour votre travail!

Gazil
Gazil
7 années il y a

Vitamine b12dans la spiruline:j’ai lu que la b12 de la spiruline est un analogue de la b12 d’origine animale mais n’a pas la même fonction dans le corps. Elle masquerait une carence en b12 ainsi, et aussi qu’elle bloquerait l’absorption de la b12 animale. J’en conclue que les végétariens doivent se supplémentaires en b12animale. Je cherche une reponse éclairée sur ce point
Merci

Nicole
Nicole
7 années il y a

Merci.

FAUQUEMBERGUE ELIANE
FAUQUEMBERGUE ELIANE
2 années il y a

Merci pour vos informations.

DIDIER
DIDIER
2 années il y a

Bonjour, Eh non ! Rien, si ce n’est merci pour la qualité des écrits, des approches très positives pour les non initiés (Les rappels ne font pas de tort aux initiés aussi…)
Bien cordialement

D.S.