La guérison, le rêve et la veille

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Guérison, veille et rêve

Une fois n’est pas coutume, je n’aborderai pas aujourd’hui un sujet à vocation pratique, mais plutôt une forme thérapeutique étant apparue au fil des siècles et des millénaires dans de nombreuses traditions.

Bien que relativement hermétique aux matérialistes, cette science du rêve ou de l’auto-guérison, s’est avérée très présente chez les Sénoï, les Grecs, Hindous, Tibétains, ou encore à travers l’approche plus moderne de l’hypnose, l’auto-hypnose et de la PNL.

Existe-t-il des explications nous permettant de comprendre ces rémissions spontanées que la plupart des gens qualifie de miraculeuses ?

Qu’elle soit physique ou mentale, une guérison spontanée est toujours fascinante.

Miraculeuse diront les uns, providentielle diront les autres, voire chanceuse pour les plus pragmatiques.

Pourtant des techniques comme la psychanalyse, puis l’hypnose ericksonienne, la PNL ou les neuro-sciences, ont prouvé plus d’une fois que des troubles relatifs à de graves handicaps ou des maladies apparemment incurables, donc bien ancrés dans la chair, peuvent être résolus par l’exploration de l’inconscient, dont le rêve éveillé représente l’une des nombreuses portes.

Rejoignant en cela les principes :

  d’incubation de la Grèce antique,

  de guérison par le rêve lucide, bouddhiste,

  de guérison du rêve, védique,

  ou encore les préceptes de vie Sénoï.

Thérapeutiques ancestrales souvent considérées comme de vagues astrologies ou le fait de croyances primitives dans des religions exotiques.

Pourtant, une équipe de scientifiques cherchant à trouver le moyen de visionner les rêves d’un individu comme on pourrait regarder un film, ont mis le doigt sur de nouvelles informations.

Les fréquences cérébrales de la conscience

Un rapide rappel des différentes phases et fréquences cérébrales par lesquelles notre cerveau passe spontanément au fil du jour, nous aidera à mieux comprendre les dernières recherches en la matière.

Il existe cinq groupes de fréquences d’ondes cérébrales :

1/ Les ondes Delta de 0 à 4 Hz sont les plus lentes tout en étant celles de plus haute amplitude.

Elles s’activent au moment du sommeil profond ou d’une parfaite méditation, en déclenchant la production d’une hormone de croissance étonnamment favorable à la guérison ainsi qu’à la régénération de l’organisme.

Il semblerait d’ailleurs que la présence de cette hormone soit la raison pour laquelle nous ne pouvons vivre sans dormir.

2/ Les ondes Thêta s’étendant de 4 à 7 Hz se retrouvent également dans le sommeil et les états de méditation ou de concentration légèrement moins profondes.

3/ Les ondes Alpha s’activent dans des états de relaxation et de concentration mentale ou encore de légère méditation, mais semblent disparaître dès que les yeux sont ouverts.

4/ Les ondes Bêta, de 12 à 25 Hz, correspondent à la rapidité du traitement cognitif et à l’activité diurne, bref à l’état de veille.

5/ Et enfin les ondes Gamma, allant de 25 à 60 Hz, sont liées au traitement simultané des informations reçues dans les différentes zones du cerveau.

C’est la fréquence cérébrale de l’apprentissage permanent, de la mémoire et de la finesse cognitive.

Cela, nous le savons déjà depuis un certain temps.

D’aucuns iront même jusqu’à dire que la Résonance de Schumann, quantifiant les Ondes Transversales Magnétiques Terrestres en produisant une fréquence permanente qui oscille autour de 7,83 Hz, est directement liée à la fréquence magnétique humaine, permettant une communication sous forme:

  de rêves,

  de visions,

  de méditations,

  voire d’état de conscience permanent.

Or, des chercheurs ont aujourd’hui réussi à spécifier précisément les zones et les fréquences cérébrales autour desquelles se manifestent les rêves.

Regarder ses rêves comme un film

Non, vous n’êtes pas dans un roman de science-fiction.

C’est bien le résultat de recherches conjointes entre les universités de Wisconsin-Madison aux Etats-Unis, de Lausanne à Genève et de l’IMT School Advanced Studies de Lucca en Italie, ayant mis en relation la fréquence cérébrale du cerveau avec les différents états de rêve.

La plupart des scientifiques pensait jusqu’à présent que le rêve se situait essentiellement dans le sommeil paradoxal, aux lisières du sommeil profond. 

Egalement appelé REM, acronyme de Rapid Eyes Mouvements, signifiant « Mouvements Rapides des Yeux », le sommeil paradoxal a été identifié par des variations cérébrales proches de l’état de veille, se situant en fin de cycle, au moment où les yeux des dormeurs bougent rapidement.

Pourtant ces données sont aujourd’hui largement complétées et remises en questions par cette dernière étude, où près de 70% des volontaires ont témoigné avoir eu des rêves sans que des mouvements oculaires ne soient observés.

Et, pour une minorité, il n’y aura tout simplement pas eu de rêve pendant la phase de sommeil paradoxal.

Poussant l’expérience plus loin, trente-neuf volontaires ont été priés de dormir dans un laboratoire où ils ont été réveillés de 7 à 166 fois par nuit.

A chaque fois, cette question leur a été posée :

Etiez-vous en train de rêver ?  

Les chercheurs apprirent ainsi qu’au moment du sommeil profond, où le cerveau émet des ondes Delta comprises entre 0 et 4 Hz, la région pariéto-occipitale enregistrait une activité.

Qu’ils soient en sommeil paradoxal ou non, les volontaires témoignaient effectivement de rêves au moment où leur fréquence cérébrale était la plus basse.   

Cette petite expérience qui, espérons-le, n’aura pas rendu les sujets insomniaques, a ainsi permis de prédire avec une précision sans précédent lorsque le sujet était en train de rêver.

Mais afin de s’intéresser plus particulièrement aux « connaissances fondamentales des mécanismes du rêve » pour «  mieux comprendre les bases neuronales de la conscience », les chercheurs poursuivirent cette expérience sur sept volontaires étant cette fois recrutés pour leur entraînement à dormir en laboratoire.

Lampros Perogamvros, co-auteur de cette recherche, croit qu’« en surveillant des régions spécialisées dans des contenus spécifiques on pourrait potentiellement prédire en temps réel, le contenu du rêve ». 

Ce faisant il apparut aux scientifiques que le sommeil paradoxal et le sommeil profond n’ont pas le monopole du rêve.

En effet, ils notèrent à leur grand étonnement que des formes rêvées, comme les lieux et les visages, emmenaient le rêveur jusqu’à des fréquences cérébrales de 25 à 50 Hz, c’est à dire rejoignant les états de veille Bêta et Gamma.

Une découverte levant un questionnement vertigineux au sujet de la corrélation existante entre le pouvoir du rêve survenu pendant le sommeil, et la réalité de la perception pendant l’état de veille.

Puisque que nous connaissons bien les implications somatiques de la maladie pendant l’état de veille, cette dernière pourrait-elle se défaire comme elle est apparue par le biais de la spirale enchantée du sommeil ?

C’est en tout cas ce qu’invitent à penser différentes traditions oniriques et enseignements spirituels n’ayant jamais totalement disparu de la trame de l’histoire humaine…

2ème partie

On sait que les Grecs, tout comme la plupart des civilisations antiques d’ailleurs, accordaient une grande importance aux rêves.

Ils prenaient une telle dimension dans leur quotidien que la démarcation entre rêve et veille était souvent perçue comme les deux versants d’une même montagne.

L’un descendant dans les profondeurs de la conscience, ou le monde des dieux, l’autre remontant vers le pic de la manifestation, ou le monde conçu par les dieux.

Une véritable science des rêves émergea au fil des siècles, gratifiée de l’apport de nombreux philosophes dont :

  Platon qui fit le lien entre le rêve et les désirs refoulés,

  Hippocrate, qui dans son Traité d’hygiène prétend pouvoir prévoir les maladies d’un individu à partir de ses rêves,

  ou encore Aristote, qui dans son Traité d’histoire naturelle les considère comme un phénomène somatique influencé par ce qui est vécu pendant la journée.

Et pendant plus de cinq cents ans, alors même qu’Artémidore de Daldis compile les informations connues pour développer un système d’interprétation des rêves d’une incroyable richesse dans l’Onirocriticon, tous se référaient au principe d’incubation.

La science des rêves vue par les Grecs

L’incubation, signifiant littéralement « dormir dans le sanctuaire », est un principe grec selon lequel ce n’est pas chez soi mais dans un sanctuaire dédié à la divinité se rapportant à une question ou un problème donné, que l’on pouvait avoir un rêve salvateur.

Des centres de rêves rayonnaient ainsi au quatre coins de l’empire, pour tous les âges, animant les pèlerins dans des quêtes sacrées, hors du temps et des contraintes.

Dans de petits temples, des grottes, ou plus simplement sur des lits en pierre, le dormeur était censé faire un rêve peuplé de symboles imagés par les croyances populaires, dont l’oracle ou le prêtre, allait lui révéler le sens caché.

L’incubation thérapeutique, par exemple, était destinée aux malades se rendant dans un temple dédié au dieu de la médecine.

Là, après avoir entendu les instructions des prêtres, ils s’allongeaient sur une peau d’animal pour communiquer directement avec le dieu concerné.

Le dormeur avait pour mission d’être attentif au moindre détail et de le rapporter intégralement au prêtre, qui en donnerait le sens profond tout en consignant les rêves sur la pierre.

C’est ainsi que ces fabuleux fragments d’histoire issus des lieux d’incubation, ont pu arriver jusqu’à nous.

Voici deux exemples marquants parmi ces témoignages :

Un anonyme ayant avalé des sangsues à Torone

« En rêve, il eut une vision.

Le dieu lui ouvre la poitrine avec un couteau, enlève les sangsues et les places dans ses mains avant de suturer l’ouverture.

Au réveil il a encore les sangsues dans les mains.

Il confie ensuite au prêtre qu’il avait consommé les sangsues suite à un acte de traîtrise de sa belle-mère lui ayant fait boire dans une mixture de miel et de vin. »

Euphanes, un garçon d’Epidaure

« Alors qu’il souffrait de calculs rénaux, il s’endormit… puis au réveil se souvint que le dieu lui a demandé ce qu’il lui donnerait s’il le guérissait.

Le garçon dit qu’il lui donnerait 10 osselets.

Le dieu éclata de rire en répondant qu’il le guérirait.

Au matin, le garçon était guéri. »

C’est dans les années 1880 que les « stèles de guérison » d’Épidaure furent découvertes, mettant en effervescence le monde archéologique, à propos desquelles Salomon Reinach dit :

« C’est dans le voisinage de ce monument [le portique dit d’incubation] que l’heureux explorateur a trouvé les deux grandes stèles avec des inscriptions indiquant les noms des malades traités dans l’Asclépieion et les merveilleuses guérisons opérées par le dieu…

Les inscriptions contiennent le récit de vingt guérisons ou plutôt de vingt miracles, car suivant la juste remarque de l’éditeur, il n’est nulle part question de remèdes pharmaceutiques, mais seulement de visions et de songes ».

Des visions et des songes qui pour le « peuple du rêve », perdu dans le fin-fond de la Malaisie, étaient à la fois l’architecture sociale, spirituelle et thérapeutique de la tribu.

La science du rêve vue par les Senoï

Cette tribu, merveilleuse sous tant d’aspects, a disparu en même temps qu’eut lieu la déforestation de son habitat il y a quelques décennies. 

Sans doute trop avancés et pacifistes pour que le monde moderne ne les mérite, c’était en rêve qu’ils vivaient conflits, passions et déchirements, avant de se les raconter paisiblement tous les matins auprès du feu, au cours du petit déjeuner rituel.

Ainsi, quand un Senoï rêvait avoir fait du mal à quelqu’un, il devait offrir un cadeau à la personne blessée dans son rêve.

Mais lorsque c’est un membre du village qui l’avait frappé en rêve, c’est l’agresseur qui devait s’excuser en lui donnant un présent pour se faire pardonner.

N’est-ce pas absolument extraordinaire ?

Mais le plus remarquable réside peut-être dans le fait qu’au lieu de subir ses rêves, dès l’enfance les anciens apprenaient au jeune Senoï à ne jamais en être victime, à l’orienter vers une fin heureuse, un dénouement positif et libérateur.

Par exemple, si en rêve un jeune garçon rencontrait un tigre dans la forêt et que terrorisé il s’enfuyait, on l’invitait à renouveler ce rêve pour lutter avec le tigre jusqu’à ce qu’il finisse par le terrasser.

De même lorsque des adolescents rêvaient d’ébats sexuels, il leur fallait aller en rêve jusqu’à l’orgasme, avant d’offrir un présent à la personne impliquée.

Et, croyez-le ou non, mais le moment le plus important pour l’apprentissage onirique de ce peuple de nomades éthérés, était sans conteste le « baptême de l’air ».

C’était un passage initiatique si crucial qu’on couvrait l’enfant de cadeaux et compliments, tout en lui montrant comment découvrir des pays inconnus et en ramener une histoire à offrir.

Quel délice exquis de respecter à ce point le sommeil d’un enfant.

Chacun en pensera ce qu’il voudra, toujours est-il que ce « peuple du rêve », n’a jamais connu le stress, les maladies mentales, la violence ou l’esprit de conquête.

Quant au travail, eh bien il était tout bonnement réduit au minimum vital de la tribu.

Le rêve des Senoï pourvoyait si bien à leurs besoins, qu’ils ne songeaient pas instant à s’encombrer de tâches inutiles.

Si ces esprits de la forêt n’ont pas su résister aux bulldozers réduisant leur incubation à néant, ils n’en étaient pas moins de grands maîtres du rêve lucide, prenant conscience de leurs rêves et les modelant à leur guise.

Rêve lucide que l’on abordera plus en détails jeudi, dans le troisième et dernier volet de ce dossier.

En attendant, je vous propose un petit jeu en mémoire de cette tradition senoï, dont la disparition m’émeut un peu plus à chaque fois que j’y pense.

Au lieu de leur accorder « une minute de silence » je vous propose de leur dédier, tout au moins, un rêve bien rempli.

Pour cela il vous suffit de consigner chaque matin, jusqu’à jeudi, le ou les rêves faits pendant la nuit.

Sans oublier de donner un titre et une date à chacun.

Puis partagez-le dans l’espace commentaire de cet article.

Vous pouvez demander à être totalement anonyme ou prendre un pseudonyme, « livrer le rêve d’un autre », ou vous contenter de parler de rémissions et rêves mythiques dont vous avez été témoin, il n’y a pas de limite.

Le but étant simplement de se souvenir, de consigner et de partager au moins un rêve chacun d’ici jeudi.

Je précise tout de même que, quelles que soient les circonstances, vous devez vous sentir lié à ce rêve.

Voulez-vous ?

Si vous ne le faites pas pour vous ou pour moi, faites-le pour les Senoï…

Il vous suffit de mettre cette page dans les favoris de votre navigateur pour y accéder facilement le temps de noter votre rêve.

3ème Partie

Tout le monde sait qu’un rêve n’est pas réel.

Et tout le monde sait aussi, que lorsque l’on rêve, notre toute première réaction est de croire que ce qui se déroule est bel et bien réel.

Mais ce que l’on a tendance à oublier c’est qu’il est tout à fait possible d’être conscient que l’on est en train de rêver. 

Et même lorsqu’on le sait, rares sont ceux réalisant pleinement l’ampleur de cette découverte.

Pour bien comprendre ce qui va suivre, il peut être utile de s’intéresser tout d’abord à la notion de Bardo.

Bar do, qui en tibétain se prononce Wylie, est un mot emprunté au sanskrit, antarâbhava, désignant un état « intermédiaire », comme :

  le sommeil,

  la méditation,

  ou la mort…

Signifiant littéralement « intervalle », le Bardo fait la cartographie des états se succédant avec ou sans conscience.

Bien qu’il en existe plusieurs interprétations, on dénombre le plus souvent six Bardo.

Le Bardo Thöröl, aussi connu sous le nom de « Livre Tibétains des morts » les présente en ces termes :

« Kyé ! Fils de noble famille !

Écoute avec la forte détermination de ne pas te laisser distraire !

Il existe six états intermédiaires :

  l’état intermédiaire naturel du lieu de naissance,

  l’état intermédiaire des rêves,

  l’état intermédiaire de l’absorption du recueillement méditatif,

  l’état intermédiaire du moment de la mort,

  l’état intermédiaire de la Réalité,

  et l’état intermédiaire du devenir selon l’ordre naturel.

Fils de noble famille, pour toi surgissent trois états intermédiaires :

  l’état intermédiaire du moment de la mort,

  l’état intermédiaire de la Réalité

  et l’état intermédiaire du devenir.

Tels sont les trois états intermédiaires qui émergent, et jusqu’à hier luisait l’état intermédiaire du moment de la mort dont tu n’as pas reconnu la claire lumière de la Réalité, ce qui t’oblige à errer ici. »

Une errance qui, à « la claire lumière de la Réalité », pourrait aussi bien être un rêve éveillé.

Comprendre le rêve lucide

Les Senoï et les Grecs nous ont montré chacun à leur manière que le rêve, donc la puissance de la psyché, peut être thérapeutique.

Psyché qui, et c’est la raison pour laquelle ces exemples très connus restent extrêmement parlants, semble trouver son paroxysme lorsqu’elle est soudée par une seule et même conviction partagée par tous.

Conviction ayant bien entendu été observée, étudiée, disséquée, puis réinterprétée par la science moderne qui finira par la nommer, à défaut d’une meilleure explication, l’effet placebo.

Et quelles sont les conditions communes à l’apparition de cet effet placebo, quelles que soient les thérapeutiques ?

Pour résumer : La certitude que c’est possible.

Je m’explique.

Dans la Grèce antique, il allait de soi, pour tout citoyen, que les Dieux pouvaient faire des miracles et guérir les gens.

Et cela marchait la plupart du temps.

Chez les Senoï, ayant sans doute considéré l’état onirique comme étant plus important que l’état diurne, il suffisait de vouloir quelque chose pour que cela se produise.

Et là aussi, ça marchait la plupart du temps.

Il existe des tonnes d’autres exemples comme ceux-ci, mais sautons quelques siècles et regardons si en dehors de ce fameux effet placebo, il existe des thérapies « du rêve » susceptibles d’apporter des résultats.

L’hypnose, ou plutôt l’auto-hypnose, pourrait être un exemple intéressant si l’on considère que son fondateur Milton H. Erickson a pratiquement mis cette méthode au point pour guérir durablement d’une maladie l’ayant immobilisé presque totalement.

Méthode qu’il apprendra d’ailleurs à son vieil ami Aldous Huxley, afin de l’aider à retrouver l’usage de ses yeux après qu’il avait été condamné à une irrémédiable cécité par le corps médical.

Les mécanismes de l’hypnose sont d’ailleurs fort intéressants, bien que trop longs à détailler ici, mais nous y reviendrons certainement.

En attendant, s’il est difficile de distinguer la part de suggestions conscientes et d’interactions inconscientes d’un tel processus, ce qui est certain c’est que l’hypnose fait appel aux facultés de l’inconscient pour guérir le conscient.

Un peu comme si Erickson avait cherché à mettre le doigt sur ce qui, dans la formule du Christ « Lève-toi et marche » aurait pu sauver instantanément un pauvre paralytique comme lui…

Le pouvoir de l’intensité de la suggestion, évidemment.

Les techniques de rêve lucide

A présent que nous voyons l’importance de l’inconscient sur le vivant, et que nous avons la certitude que le rêve se produit à bien d’autres niveaux que le sommeil paradoxal, il ne reste plus qu’à étudier les techniques permettant de prendre conscience que nous rêvons.

Il en existe une myriade et, naturellement, aucune n’est limitative.

J’insisterai simplement sur un principe :

Rêver lucidement c’est aussi prendre conscience de l’ampleur de l’illusion dans laquelle nos croyances nous maintiennent.

Une fois cela intégré, il me semble bien que les frontières du possible et de l’impossible peuvent s’abolir aussi certainement que celles du rêve et de l’état de veille.

Et avant de vous livrer ces quelques astuces, qui ne seront pour vous, je vous le souhaite, que les premiers pas vers une compréhension plus intime de la chose, je rappellerai ici qu’il sera bien plus difficile de se souvenir de ses rêves si l’on consomme :

  des somnifères, 

  des antibiotiques ou des médicaments de synthèse,

  de l’alcool, ou d’autres drogues…

Tout d’abord il sera important de consacrer un environnement dédié au sommeil, un peu comme un temple ou un centre de voyage interdimensionnel où l’on peut partir à la découverte de ces parties morcelées de nous-même.

Ensuite, et maintenant que vous avez commencé à prendre l’habitude de noter vos rêves, vous pouvez identifier la trame d’un rêve, récurrent, problématique ou non.

De cette trame, un peu comme une histoire que vous inventez, vous allez préciser le début, le milieu et la fin.

Une fois cela fait, une fois que vous connaissez la fin de votre rêve ainsi que l’essentiel de ses intrigues, vous pourrez vous entrainer à prendre conscience que vous rêvez, à l’intérieur du rêve.

Après le début de la phase onirique suivez votre trame sans chercher à en contrôler l’intrigue, mais en vous contentant d’en rester le spectateur attentif.

Pour bien ancrer votre conscience dans le rêve, n’hésitez pas à vous attarder sur des détails comme les extrémités de vos membres, un visage ou un objet.

Votre cerveau va automatiquement créer les détails dans l’ordre logique de votre scénario, et dans une certaine mesure, mis à part quelques distorsions, tout peut être à l’identique de l’état de veille, si ce n’est que…

Si ce n’est que dans cet univers tous vos problèmes matériels sont solubles en un rien de temps.

Votre défunte mère est partie sans vous laisser la chance de lui dire au revoir ?

Vous pouvez avoir avec elle une conversation sincère que vous n’avez pas eu la chance de partager de son vivant.

Vous souffrez d’une paralysie des jambes ?

Il n’appartient qu’à vous de courir, voire de voler sans plus être préoccupé par les vicissitudes de la pesanteur.

Vous êtes absolument sans limite.

Il ne devrait alors plus y avoir qu’un pas avant d’ancrer exactement ce même observateur dans l’état de veille, et ainsi gommer progressivement la lisière séparant l’inconscient du conscient, le rêve de la réalité.

Jusqu’à ce qu’un beau matin le dormeur s’éveille, guéri de ce long rêve sans fin.

 Jean-Baptiste Loin 

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Dechaumont Nicky
Dechaumont Nicky
6 années il y a

Merci pour cette première approche concernant l’influence des rêves sur notre mental , notre corps .
Je me réjouis d’en apprendre d’avantage dans le prochain mail .

ThierryM75
ThierryM75
6 années il y a

Passionnant…Hâte de lire la suite…

Pom
Pom
6 années il y a

Merci. Intéressant !

Tiph
6 années il y a

merci pour ce message

heureuse de savoir , qu’enfin une équipe de chercheur approfondissent la valeur des ondes sur notre cerveau

trackback

[…] La guérison, le rêve et la veille: Une fois n’est pas coutume, je n’aborderai pas aujourd’hui un sujet à vocation pratique, mais plutôt une forme thérapeutique étant apparue a…Source […]

FOURRIER CLAIRE
FOURRIER CLAIRE
6 années il y a

Très intéressant,merci!

Jacques
6 années il y a

Merci pour cet article fort INTERESSANT et, par avance merci pour la suite. M.

Carole cormier
Carole cormier
6 années il y a

Je suis un peu curieuse de savoir comment vous pouvez partagez autant d,informations ,,gratuites ,,mais j’en profite et suis vraiment dans la gratitude ,,je suis enseignante et pratique plusieurs de ces approches avec bonheur et efficacités ,,alors MERCI ,,encore

claudine
claudine
6 années il y a

Bonsoir, J’aurai une histoire à raconter. Voilà, mon père, il y a de cela plus de 40 ans, était hospitalisé car il devait se faire couper la jambe. Un événement incroyable s’est déroulé la veille au soir de l’opération. Dans la nuit, il a rêvé de l’un de ces frères décédé depuis longtemps déjà. Il lui a dit: Ne t’inquiètes pas, tout va s’arranger pour toi! Le lendemain matin l’infirmière à son chevet lui demanda ce qu’il avait dit. Mon père se rappela de son rêve et lui raconta. Après avoir soulevé le drap, elle lui dit, non votre thrombose… Lire la suite »

Sylvie
Sylvie
6 années il y a

Merci à bientôt pour la suite

Agnès
6 années il y a

Merci votre article est interessant.

Nicole
Nicole
6 années il y a

Merci.

Lorette
6 années il y a

Merci Jean Baptiste, j,apprécie

Anne
6 années il y a

Merci

Michaël
6 années il y a

Voici le rêve que j ai fait la veille du passage de l épreuve du code du permis de conduire : « Je suis dans un bâtiment publique avec une jeune femme inconnue avec qui je me sens particulièrement bien, il y a plein de monde autour de nous… Senstion très rassurante de complicité et de bien être.  » Au matin je me réveille et me rend a l endroit de l examen, pas mal stressé… Je repère dans la foule une jeune femme qui ressemble étrangement à la jeune femme du rêve. Encouragé par le rêve, j ose aller jusqu’à… Lire la suite »

Nicky
6 années il y a

Bonjour Jean Baptiste , J’ai déménagé dans le Sur il y a douze ans , et laissé une vie très riche en amis , famille , vie professionnelle …… C’était un déracinement brutal ….. Mes rêves reprennent des éléments de ma vie pendant les trente ans passés avec mon ex-mari , enfants …… Mais c’est aussi souvent un rêve qui part de mon métier de décoratrice , pour me plonger dans le monde la mode : devenir une créatrice fabuleuse de lignes de vêtements , avec mes amis , des relations ….. et je désespère de ne pas pouvoir enregistrer… Lire la suite »

Jeannine
6 années il y a

Bonjour,

Je ne me souviens d’aucun rêve. Si on ne me certifiait pas que je rêve, puisque tout le monde rêve, je penserais même que je ne rêve pas. Même pas de temps en temps. Non, jamais.

Il y a certainement une raison à cette absence de souvenir. Avez-vous une explication ?

J’ai pourtant une mémoire tout à fait normale. J’assimile régulièrement de nouveaux mots.

Merci de m’éclairer.

Boulpa
6 années il y a

Mon rêve :

Chute au fond du puit

C’est mon frère que je vois tomber au fond du puit avec un tracteur, l’eau est claire et je le vois bien à plat les bras et jambes écartés.

Je lui demande de remonter, il me dit « je ne peux pas »

Et je vois un cheval blanc gris ressortir du puit.

Fin du rêve.

Merci

Michel N
Michel N
6 années il y a

mon rêve de cette nuit, complètement idiot puis que je suis à le retraite depuis + d’un an …essayer de résoudre avec un collègue de bureau que je ne connais pas… un problème informatique …
j’aurais aimé être conscient que je rêve cela m’aurait évité de me réveiller en sursaut

Karine
6 années il y a

Enfin du rêve éveillé ?Merci

Jocelyne
6 années il y a

BONJOUR JE TROUVE CELA FASCINANT MOI JE VOIS TOUT DANS MES RÊVES POURTANT J AI BEAUCOUP DE MISÈRE A DORMIR LE JOUR OU JE TROUVERAI UN REMÈDE POUR DORMIR PROFONDÉMENT 6 OU 7 HRES JE REMERCIEREZ CETTE PERSONNE

Michel N
Michel N
6 années il y a
Répondre à  Jocelyne

Bonjour Jocelyne voici le lien vers la méthode de méditation que expérimente depuis quelques jours avec + ou moins de réussite http://www.conscience-et-meditation.com/technique-endormissement/

Steve
6 années il y a

Bonjour,
Très intéressantes vos publications,merci beaucoup . Cela veut dire aussi que mème les cellules silliées endommagées de l’oreille peuvent se régénérer avec cette tactique dans le rêve.

Mohamed
6 années il y a

Merci

Catherine
Catherine
6 années il y a

merci !

Jocelyne
6 années il y a

meRCI J AI APPRIS BEAUCOUP DE CHOSE QUE JE NE Savais pas j ai envoyée a mes amies bon travail sauf je n arrive pas encore a dormir et je suis fatiguée

Thérèse
6 années il y a

Merci

Marie
6 années il y a

Bonjour, J’ai décidé de vous faire part du rêve que j’ai fait dans la nuit de dimanche à lundi de cette semaine. Je me demande quand même si je peux classer cet épisode dans la catégorie des rêves. j’avais veillé jusqu’à minuit et j’ai lorsque j’ai senti le sommeil arriver j’ai éteint la lumière. Moins de 5 minutes après, j’ai senti mon corps s’engourdir et une sensation très bizarre comme si quelque chose entrait dans mon corps au niveau du plexus solaire. (Vous êtes toujours là ? rassurez vous je suis en bonne santé mentale). la « chose » entrait peu à… Lire la suite »

charbonel
charbonel
6 années il y a
Répondre à  Marie

C’est la paralysie du sommeil! http://www.circee.org/?La-paralysie-du-sommeil

orrian
orrian
6 années il y a

Ma mére est partie a 97 ans.Je lui ai dit souvent: quand tu auras quitté ce monde fais moi un signe.Elle est partie il y a 13 ans et je n’ai jamais pu « entrer en relation » avec elle……..

Yolande
6 années il y a

Merci à vous !

trackback

[…] La suite […]

Viviane
6 années il y a

Merci

Juliette
6 années il y a

Bonjour
Le sujet est très intéressant. Merci

Nicky
6 années il y a

Merci pour cet article merveilleux . Deux rêves récurrents : -soit un long rêve mettant en scène une situation et des gens que je connais , où je suis rejetée , mise à l’écart , et un sentiment de profonde frustration se fait sentir au réveil . C’est aussi dans ma vie passée, des moments très douloureux de ce rejet , dont le nombre est hallucinant , depuis l’âge de 12 ans. -soit un long rêve , me transportant parfois dans d’autres pays , mais dans une situation où j’ai la chance de voir une configuration de ma vie ,… Lire la suite »