L’épinard d’Asie, un atout médicinal dans le potager

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l'épinard d'Asie ou sarrasin vivace

Fagopyrum dibotrys est une espèce ancienne et vivace de sarrasin injustement délaissée au profit d’espèces plus productives ayant pu servir l’industrie agroalimentaire.

Du sarrasin vivace, bien plus modeste en rendement, on consomme essentiellement les feuilles et les fleurs, que les Chinois prisent depuis des millénaires tant pour leur teneur en un flavonoïde exceptionnel pour la santé du système vasculaire et celle du côlon, que pour leur goût surprenant et dynamisant.

Avec son élégant feuillage arborant de poétiques petites clochettes blanches, le sarrasin vivace, originaire des hauts plateaux de l’Himalaya, mais également consommé en Chine et en Inde, est à la fois :

  un légume aux allures de super-aliment,

  une plante médicinale multi-usages,

  un agent liant parfaitement sain pour la cuisine,

  et une nourriture fort appréciée des abeilles et des papillons, participant ainsi à leur sauvegarde.

Que de belles perspectives pour cette « mauvaise herbe » mi-plante mi-légume aux nombreux noms.

Popeye, détourné par l’industrie agroalimentaire

Tout le monde connaît le fameux Popeye, marin de bande dessinée, rendu imbattable par sa potion magique moderne… une boîte d’épinards concentrés.

Qui a insinué que c’est l’énorme teneur en fer des épinards qui rend Popeye imbattable ?

Pendant que les mamans des années 1970 à 90 assuraient à leurs enfants que les épinards sont bourrés de fer, des analyses précises démystifièrent cette légende urbaine.

D’où venait-elle ?

Sans doute du chef marketing d’une grosse industrie de boîtes de conserve spécialisée dans l’épinard.

Il aura en tout cas été démontré depuis, que la plus grosse teneur en fer de ces épinards en conserve se limite vraisemblablement aux résidus d’aluminium ayant fusionné avec le légume.

Peut-être qu’en créant son héros, Elzie Crisler Segar, inventeur de la bande dessinée du marin le plus célèbre du monde, avait en tête un tout autre genre d’épinards.

Des épinards dont l’apport nutritif pour la solidité du cœur et des capillaires sanguins est connu depuis longtemps par les Chinois… et les voyageurs du 19ème siècle ayant exploré les terres étranges d’Extrême Orient.

Le flavonoïde numéro 1 de l’épinard d’Asie

Le sarrasin, très complet sur le plan nutritionnel, a été tout particulièrement étudié ces dernières décennies pour son importante teneur en rutine, flavonoïde ayant passionné l’industrie pharmaceutique pour ses nombreuses propriétés.

Or, c’est surtout dans les parties aériennes de la version vivace du sarrasin que la plante offre le plus de rutine, à savoir les :

  feuilles, 

  tiges,

  inflorescences,

  et les graines.

Selon les études de James A. Duke et Edward S. Ayensu dans « Medicinal Plants of China », en consommation quotidienne la rutine présente dans l’épinard d’Asie est :

  antioxydante,

  anti-inflammatoire,

  protectrice vasculaire,

  régulatrice de la tension artérielle,

  utile au renforcement de la paroi interne des vaisseaux sanguins,

  anticholestérolémique,

  protectrice des vaisseaux sanguins contre l’anévrisme,

  inhibitrice de la formation de caillots dans le sang,

  anticancérigène,

  et protège dans une certaine mesure de l’impact des radiations, donc des chimiothérapies.

Les nombreuses utilisations de l’épinard d’Asie

Tout comme nos épinards occidentaux, les feuilles de l’épinard d’Asie peuvent se consommer cuites, mais aussi crues, en salade, en jus, ou en apéritif.

A présent, voici les différents modes d’emploi de l’épinard d’Asie, alias « sarrasin vivace », « épinard en arbre », « Fagopyrum dibotrys », ou encore « Fagopyrum acutatum » :

En usage médicinal

Les feuilles et/ou les racines pourront être consommées en décoction à boire, pour leurs vertus :

  vermifuge,

  antiphlogistique,

  carminative,

  dépurative,

  fébrifuge,

  stimulante sanguine,

  et équilibrante menstruelle.

Cette décoction pourra également être utilisée sous forme de cataplasme sur une gaze propre permettant :

  une aide aux lésions traumatiques,

  un remède contre lumbago et inflammations, 

  un traitement contre les infections purulentes, morsures de serpent et piqûres d’insectes…

Pour lutter contre la perte de cheveux due à la déminéralisation, on utilisera les restes de décoction en friction capillaire quotidienne, que l’on couplera avec une cure de jus de jeunes pousses.

On peut également consommer une infusion de fleurs, à la fois douce et légèrement amère, qui soutiendra les vertus de l’ensemble de la plante.

Consommées crues, les graines quant à elles calment les douleurs intestinales et sont vermifuges.

A titre de diétothérapie, on pourra consommer les jeunes pousses crues, ou encore leur jus préparé à l’extracteur, pour leur exceptionnelle teneur en rutine et ses nombreuses propriétés citées plus haut.

Enfin, il sera également possible de conserver une bonne partie de la rutine et des nutriments en les cuisant à la chinoise.

Une recette atypique issue de l’art de la cuisine chinoise des cinq éléments

Soucieux d’allier des saveurs surprenantes à une alimentation nourrissante et vitale, suivant les préceptes des plus grands diétothérapeutes de la Chine antique, il y a plusieurs milliers d’années l’Empereur Jaune a révolutionné l’art de la cuisine pour venir en aide à son peuple criant famine.

Plus tard, des maîtres de Qi Gong, d’Acupuncture ou de Médecine Chinoise auront adapté certains de ces principes dans une diététique plus orientée encore vers l’aspect énergétique de l’alimentation.

C’est en tout cas ainsi qu’est née la variante de la cuisine chinoise des cinq éléments, dont l’ustensile de cuisson, la température, le mode de cuisson, l’alchimie des ingrédients, se rapportent à la force des cinq éléments présents dans la nature.

Pour la cuisson et l’accompagnement de l’épinard d’Asie, Georges Charles nous livre ici une recette à la fois délicieuse et étonnante, la cuisson à l’huile chaude rejoint l’intérêt thérapeutique inégalable du cru tout en réchauffant et apportant des acides gras.

Il suggère, suivant les fondements de la cuisine traditionnelle chinoise, de conserver les nutriments du légume en les saisissant à l’huile, ce qui selon lui emprisonne littéralement les nutriments dans l’aliment.

Contrairement à la plupart des modes de cuisson à la vapeur, au cours desquels les nutriments s’évaporent avec la vapeur.

Sans plus attendre je vous livre cette recette extraite des « Secrets de la cuisine chinoise », correspondant à l’énergie du métal, celle de l’automne :

Ustensiles

      Un véritable wok (fond rond) et son support

      Un feu de cuisson au gaz (feu doux)

      Un plat de service à peine plus large qu’un bloc de tofu soyeux

      De grandes baguettes chinoises ou une spatule en bois

      Un bon couteau

Ingrédients

      250 à 500 grammes d’épinards d’Asie,

      une cuillère à soupe d’huile de tournesol

      une demi cuillère à café d’huile de sésame grillé

      un petit morceau de gingembre frais

      un joli bloc de tofu soyeux

      une petite poignée de graines de sésame

      une cuillère à soupe de Tamari ou de sauce de soja chinoise bio

      éventuellement quelques œufs en fonction des goûts et des appétits

Préparation

Posez le wok sur un feu doux et laissez-le chauffer à blanc.

Disposez le bloc de tofu au fond du plat de service.

Coupez le tofu en petits cubes en prenant soin de ne pas le casser ; sa forme ne doit pas changer, il est simplement pré-découpé.

Lavez les épinards d’Asie et coupez-les en lanières d’un demi centimètre à un centimètre, dans la largeur de la feuille.

Lavez et épluchez grossièrement le gingembre et coupez-le en très fines lamelles.

Versez les graines de sésame sur le wok bien chaud et remuez-les constamment en protégeant tout de même des projections à l’aide d’un couvercle ; vous devez entendre de petits crépitements ressemblant à ceux du pop-corn ; retirez-les avant qu’elle ne noircissent et réservez-les.

Versez les deux huiles dans le wok bien chaud et débarrassé des graines de sésame, tout en les mélangeant, et attendez qu’elles soient vives mais non brûlées…

Versez rapidement le mélange d’épinards d’Asie et de gingembre dans l’huile crépitante et remuez rapidement pour qu’elles s’incorporent aux légumes en capturant les nutriments.

En fonction des goûts laissez plus ou moins longtemps sur le feu, mais pour profiter de toutes ses vertus retirez-le assez rapidement.

Ajoutez ensuite quelques bonnes giclées de Tamari ou de sauce de soja tout en remuant rapidement, éteignez le feu et laissez le mélange finir de cuire avec la sauce de soja pendant une minute ou deux, puis réservez la préparation.

Disposez les épinards cuisinés avec leur fond de sauce de soja sur le bloc de tofu.

Si vous avez décidé d’ajouter des œufs, battez-les sommairement dans un bol après avoir versé un mince filet d’huile de tournesol et de sésame dans votre wok.

Une fois l’huile bien chaude, ajoutez le contenu du bol en remuant les œufs comme pour les brouiller, dessinant progressivement des lanières ; ils ne doivent pas coller au wok.

Versez ensuite les œufs cuits sur les épinards.

Ajoutez la touche finale en saupoudrant avec les graines de sésame grillées.

Dégustez en famille ou entre amis.

Les enfants apprécieront tout particulièrement cette préparation si vous cuisez les épinards jusqu’à ce qu’il soient un peu croquants, ce que vous pouvez faire en laissant les épinards frire plus longtemps, lesquels perdront toutefois la majorité de leurs nutriments.

Pourquoi ne pas cultiver l’épinard d’Asie dans votre jardin ?

Ne demandant aucune expérience particulière en jardinage, l’épinard d’Asie est une bénédiction pour les potagers.

Poussant facilement en France et sous les climats lui accordant un tant soit peu de soleil et beaucoup d’eau, le sarrasin vivace ne nécessite aucun engrais, aucun pesticide ni fongicide, et résiste à des température allant jusqu’à – 20°.

Il atteint en moyenne 1m50 et se reproduit naturellement en essaimant par le biais du vent.

Appréciant particulièrement une position entre l’ombre et le soleil il nourrira, soignera et égaiera vos menus pratiquement toute l’année.

Le nectar issu de ses fleurs est également un butin permettant aux abeilles de protéger leur ruche, offrant un miel antioxydant très puissant.

Puisqu’il se plante à l’automne, vous pouvez en installer un ou plusieurs plants dans votre jardin dès maintenant.

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Un peu comme un grand banquet offrant à la fois la tentation de l’excès et son antidote, sans jamais oublier l’équilibre énergétique des saveurs. 

 Jean-Baptiste Loin 

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